Zone euro : le chômage au plus haut depuis 21 mois, l’inflation ralentit

photo_1227866825776-1-1.jpg
Logo de l’euro (Photo : Boris Roessler)

[28/11/2008 11:53:14] BRUXELLES (AFP) Alors que la zone euro s’enfonce dans la récession, le taux de chômage est monté à 7,7% en octobre, son plus haut niveau depuis presque deux ans, tandis que l’inflation a fortement ralenti en novembre, renforçant les attentes d’une baisse des taux de la BCE.

Le taux de chômage dans la zone euro a atteint 7,7% en octobre, du jamais vu depuis janvier 2007, a indiqué vendredi l’office européen des statistiques Eurostat. En septembre, le taux de chômage s’était établi à 7,6%, après 7,5% en juillet et août.

Selon Eurostat, 12,003 millions de personnes étaient au chômage en octobre dans la zone euro, contre 11,778 millions en septembre et 11,698 en août.

Pour l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne, le taux de chômage est un peu moins élevé: 7,1% en octobre après 7,0% en septembre.

Parmi les grands pays européens, le taux de chômage a surtout augmenté en Espagne, à 12,8%, contre 12,1% en septembre. En France, il est monté à 8,2%, contre 8,0% en septembre. En Allemagne, le chômage est resté stable, à 7,1%.

Parallèlement, la hausse des prix à la consommation a connu un coup de frein brutal, plus important que prévu par les analystes.

L’inflation est tombée en novembre dans la zone euro à son plus bas niveau depuis septembre 2007, à 2,1%, contre 3,2% en octobre, toujours selon Eurostat.

Cette baisse est due essentiellement au repli des prix de l’énergie, même si l’institut de statistiques ne détaille pas encore ses composantes.

photo_1227872528279-1-1.jpg
ésident de la BCE, Jean-Claude Trichet, au Caire le 26 novembre 2008

L’inflation se rapproche donc, pour la première fois depuis plus d’un an, de l’objectif fixé par la Banque centrale européenne, qui vise une inflation “en-dessous mais proche de 2%” sur le moyen terme, confirmant le terrain favorable pour une nouvelle baisse des taux de la BCE.

Son président, Jean-Claude Trichet a indiqué clairement mercredi que l’institut de Francfort était prêt à baisser à nouveau son principal taux d’intérêt.

Face à l’intensification de la crise financière, la BCE a déjà baissé ses taux à deux reprises en un mois, en octobre puis en novembre. Le principal taux directeur est ainsi tombé de 4,25 à 3,25%.

Marchés et économistes misent tous sur un nouvel allègement monétaire le 4 décembre, qui pourrait selon eux atteindre 0,50 point de pourcentage, voire 0,75 point.

Avec ces nouveaux chiffres, “la pression monte sur la BCE pour qu’elle baisse jeudi (4 décembre, ndlr) ses taux encore plus nettement que la baisse de 50 points de base, de 3,25% à 2,75%, qui est largement attendue”, souligne Howard Archer, économiste à l’institut Global Insight.

Ces statistiques “confortent notre opinion que les taux d’intérêts de la BCE vont tomber à un niveau historiquement bas l’année prochaine”, a commenté de son côté Jennifer McKeown, économiste de l’institut Capital Economics, qui prévoit un taux à 1,5% d’ici la mi-2009.

L’inflation dans la zone euro avait déjà reculé en août, septembre et octobre, marquant un tournant après une forte progression au cours des mois précédents. Elle s’était accélérée jusqu’à 4% en juillet et juin, un record depuis la création de la zone euro en 1999.