UE : Londres et Stockholm refusent un texte commun sur l’avenir de la PAC

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çais de l’Agriculture Michel Barnier lors d’une conférence de presse, le 28 novembre 2008 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[28/11/2008 16:24:42] BRUXELLES (AFP) Trois pays européens, Royaume-Uni, Suède et Lettonie, ont refusé vendredi d’adopter un texte commun au nom des 27 pays européens sur la nécessité de garder à terme une politique agricole “ambitieuse”, témoignant des négociations difficiles à venir sur le sujet.

La présidence française de l’UE voulait profiter d’une réunion des ministres de l’Agriculture à Bruxelles pour obtenir que tous s’engagent sur des objectifs forts pour la Politique agricole commune (PAC) après 2013, lorsque son budget sera renégocié.

Au final, 24 pays ont soutenu cette déclaration, alors que l’unanimité était requise pour pouvoir en faire un texte au nom de l’ensemble de l’Union européenne. Du coup, il a été ramené au rang de document “de la présidence de l’Union européenne”.

Cette distinction est importante en vue des tractations à venir. Les pays réfractaires, critiques traditionnels de la PAC, voulaient éviter tout ce qui pourrait de près ou de loin ressembler à un engagement sur le futur de la PAC, dont le budget devra à leurs yeux être fortement réduit après 2013, l’enveloppe étant bloquée jusque là.

“Nous sommes allés au bout de la concertation pour trouver un compromis” à 27 pays, a souligné à l’issue de la réunion le ministre français de l’Agriculture Michel Barnier. Mais il a ajouté qu’il n’avait pas voulu dénaturer complètement le texte pour arracher l’accord de tous.

“A un moment donné, il faut qu’un texte ait sa force, qu’il veuille dire quelque chose”, a-t-il ajouté.

Au bout du compte “j’ai pris acte” de l’opposition des trois pays, “ce n’est objectivement pas totalement une surprise”, a dit le ministre.

Le texte, adouci par rapport à une première version initiale pour tenir compte des critiques de certains pays, souligne que l’UE devra conserver après 2013 “une politique agricole commune suffisamment ambitieuse”.

Elle compte aujourd’hui pour 40% environ du budget total de l’UE, avec 53 milliards d’euros. La France à elle seule perçoit 10 milliards d’euros environ sur cette enveloppe.

Le texte ne parle pas des questions budgétaires et souligne quelques grands principes généraux sur l’importance de l’agriculture et l’avenir de la PAC.