à lieu pendant une opération militaire destinée à sauver des otages à la Maison Nariman à Bombay, le 28 novembre 2008 (Photo : Pedro Ugarte) |
[28/11/2008 18:41:12] WASHINGTON (AFP) “Blogueurs” et autres “journalistes citoyens” ont utilisé à plein les possibilités des nouvelles technologies pour rendre compte des attentats de Bombay, tissant une chronique foisonnante –et parfois fausse– du carnage dans la capitale économique de l’Inde.
Arun Shanbhag, un Américain de 46 ans d’origine indienne, était en visite chez ses parents, lorsque des militants islamistes ont déchaîné leur violence sur les hôtels de luxe et les points touristiques de son quartier.
Sur son blog, cet enseignant à l’école de médecine de l’université Harvard, à Boston (nord-est des Etats-Unis), reconnaît avoir dormi pendant l’attaque initiale. Il a depuis fourni un compte-rendu passionnant et émouvant, de première main, sur les événements intervenus autour du célèbre hôtel Taj Mahal.
Pendant ces heures sombres, il a actualisé en permanence son site (“arunshanbhag.com”), l’a complété de brefs messages diffusés via le site Twitter (“twitter.com/arunshanbhag”) et de ses photos sur le site de partage de photos Flickr (“flickr.com/photos/shanbhag”).
Son premier message sur le site de micro-messagerie Twitter remonte à jeudi matin: “Explosions de Bombay: l’hôtel Taj est à un pâté de maisons de chez moi! Il y a encore des otages à l’intérieur. Ca brûle encore. De la fumée sort des fenêtres. Photos arrivent”.
Suivirent: “le devant de notre maison est le lieu de rendez-vous des camions de pompiers”, puis “les parents essaient de me faire rester à la maison”. M. Shanbhag parvint finalement à sortir, comme l’attestent ses photos postées sur Flickr montrant l’hôtel Taj en flammes et les sanglants reliquats de l’attentat contre le restaurant Leopold.
“Maintenant, ça me met en RAGE! De voir le dôme du Taj brûler comme un feu de joie! Ca me met en RAGE! en RAGE! en RAGE!”, ajoutait-il sur Twitter.
Si le compte-rendu de l’enseignant américain reste pour l’essentiel sobre, ce n’était pas le cas de certains des messages que se sont échangés frénétiquement les six millions d’utilisateurs de Twitter.
Comme dans le jeu du téléphone arabe, une équipe de sept agents de sécurité sud-africains, qui a contribué au sauvetage de 120 clients de l’hôtel Taj est devenue pour certains internautes une escouade de 120 soldats d’élite des troupes d’assaut sud-africaines.
Selon des informations non confirmées, les autorités indiennes ont tenté de dissuader les utilisateurs de Twitter de poster des informations sur ce qui se passait à Bombay, de peur que ces informations soient utilisées par les militants islamistes.
Des dizaines de vidéos des attentats ont été postées sur YouTube, mais semblent, dans leur vaste majorité, un simple repiquage de reportages télévisés, et non des imagées filmées sur place par des témoins.
Des comptes-rendus de “journalistes citoyens” peuvent être consultés sur des sites comme “nowpublic.com/tag/Mumbai” et “groundreport.com”.
L’internet a été mis à contribution de nombreuses autres manières, des cartes Google qui ont permis de localiser le site des attentats au recensement par des blogueurs des morts et des blessés.
“Des donneurs de sang sont demandés dans les hôpitaux publics où sont traités des centaines de blessés”, soulignait un internaute identifié comme arZan sur “mumbai.metblogs.com”, en précisant le numéro de téléphone de trois établissement de soins.