Pétrole : l’Opep décidera le mois prochain de baisser son offre

[29/11/2008 14:18:36] LE CAIRE (AFP)

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étaire général de l’Opep, Abdallah el-Badri, le 10 juin 2008 au siège du cartel à Vienne (Photo : Samuel Kubani)

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) décidera le mois prochain de baisser sa production, lors de sa réunion prévue en Algérie, a déclaré samedi Abdallah el-Badri, secrétaire général du cartel qui se réunit au Caire.

L’Opep “prendra une décision à Oran”, lors de la réunion du 17 décembre, a-t-il dit interrogé sur une baisse de l’offre, peu avant le début de la rencontre dans la capitale égyptienne.

Le leader de l’Opep, le ministre saoudien du pétrole Ali al-Nouaïmi, a laissé peu place aux doutes sur l’issue de la réunion de samedi en la déclarant “préparatoire” avant “une décision plus résolue et ferme” en Algérie.

Son homologue koweïtien a tenu des propos du même ordre. “Il y aura une décision sur l’offre mais il est plus probable qu’elle ait lieu en Algérie”, à Oran, lors de la réunion du 17 décembre, a déclaré Mohammad al-Olaïm.

La réunion extraordinaire des ministres des 12 pays membres de l’Opep devait débuter vers 15h00 (13h00 GMT) samedi au Caire, dans la foulée d’une réunion de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep).

D’après les déclarations unanimes des ministres, l’Opep devrait se contenter d’examiner les données du marché pétrolier et surtout le respect et l’impact des baisses de production antérieures.

“Cette réunion est consultative. Nous allons discuter des baisses de production et de leur impact sur le marché” pétrolier, a souligné M. al-Olaïm.

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étrole Ali al-Nouaïmi, le 29 novembre 2008 au Caire lors d’une réunion de l’Opep (Photo : Cris Bouroncle)

Seuls le Venezuela et la Libye n’ont pas entièrement exclu la possibilité d’une riposte de l’Opep dès la réunion du Caire.

Choukri Ghanem, chef de la délégation libyenne, a estimé qu’une réunion dite consultative “n’exclut pas une décision” de baisser la production.

En septembre, l’Opep avait appelé à un plus strict respect de ses quotas, ce qui équivalait à une baisse de production de facto de quelque 500.000 barils par jour.

Le 24 octobre, l’organisation avait décidé de couper son offre d’1,5 million de barils par jour (mbj) à partir du 1er novembre, ramenant le seuil de production des 11 pays soumis au système des quotas, dont l’Irak est exclus, à 27,3 mbj.

Face à l’effondrement des cours de l’or noir, divisés par trois depuis leur record de la mi-août et tombés sous le seuil symbolique de 50 dollars la semaine dernière, une baisse de production de l’Opep semble acquise, mais devrait être entérinée lors de la réunion du 17 décembre.

L’Arabie saoudite a fourni un élément important au marché en levant le voile samedi sur le niveau de prix qu’elle juge nécessaire lorsque le roi Abdallah a estimé que 75 dollars le baril serait un prix “équitable”, dans une interview au quotidien koweïtien Al-Sieyassah.

Pour le Qatar, autre pays du Golfe, un plancher à 70 dollars est nécessaire. A ce prix, “nous pouvons investir dans des projets d’exploration et production”, a déclaré samedi, en se rendant à la réunion de l’Opaep, Abdallah al-Attiyah, le ministre qatari du Pétrole.

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ïtien du pétrole Mohammad al-Olaïm le 29 novembre 2008 au Caire pour une réunion de l’Opep (Photo : Cris Bouroncle)

“En dessous, ce sera très difficile. Des projets pourraient être ajournés et il y aura peut-être une pénurie de production quand la demande repartira” après la cris financière, a-t-il ajouté.

Ce niveau “plancher” attendu par les pays du Golfe est nettement supérieur aux quelque 50 dollars où s’échange actuellement le pétrole mais, sans surprise, inférieur aux prix réclamés par les membres durs du cartel comme l’Iran ou le Venezuela.

Ali Rodriguez, le ministre de l’économie venezuelien a encore déclaré samedi que le prix juste serait de “80, 90 dollars ou un plus…”.