Paris négocie avec Bruxelles sur son plan de recapitalisation des banques

[29/11/2008 13:27:48] BRUXELLES (AFP)

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çaise des Finances Christine Lagarde le 24 novembre à Paris (Photo : Gerard Cerles)

La France négocie toujours avec la Commission européenne les détails de son plan de recapitalisation des banques, destiné à les aider à faire face à la crise financière.

“Il n’y a pas encore d’accord sur le plan français, mais il y a des contacts très étroits”, a indiqué samedi à l’AFP un porte-parole de la Commission, Jonathan Todd.

Ce plan était intégré dans un paquet plus large annoncé mi-octobre et dont une partie, un système de garanties d’Etat pour les banques qui le demandent, a déjà reçu le feu vert de Bruxelles.

Pour les seules recapitalisations, Paris a prévu un maximum de 40 milliards d’euros. BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole, la Caisse d’Epargne, la Banque Populaire et le Crédit Mutuel ont déjà demandé à en bénéficier, pour un total de 10,5 milliards.

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à la Concurrence Neelie Kroes le 12 novembre à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

La ministre française des Finances Christine Lagarde et la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes se sont entretenues au téléphone vendredi matin sur le sujet, et “il y a une volonté des deux côtés de trouver un accord”, a assuré Jonathan Todd.

Il n’a pas détaillé les points qui posaient encore problème.

Mais depuis le début de la crise financière, Bruxelles insiste sur le fait que l’intervention des gouvernements pour aider les banques doit se faire en échange d’une rémunération adéquate, s’accompagner de mesures compensant les distorsions de concurrence, et se limiter au strict nécessaire pour remédier à la perturbation pour l’économie créée par la crise.

D’après un responsable français toutefois, “la Commission dit des choses qui nous gênent” en demandant notamment à ce que les banques recapitalisées réduisent le volume de leurs prêts, une “approche stupide et ridicule” dans le contexte actuel de crise des liquidités.

Il a regretté que la Commission ne fasse pas de distinction entre les aides à la recapitalisation et le “sauvetage” de banques en faillite, que Bruxelles autorise généralement en échange de mesures de restructuration.

Interrogé sur un éventuel blocage du plan français par Bruxelles en marge d’une conférence de l’ONU sur le financement du développement à Doha samedi, le président français Nicolas Sarkozy a indiqué s’être “exprimé au téléphone avec (le président de la Commission José Manuel) Barroso hier (vendredi)”.

“Je ne pense pas qu’il y ait une telle volonté de la part de tel ou tel commissaire. Il s’agirait que tout le monde comprenne qu’on a changé de monde et qu’il faut aller vite”, a-t-il ajouté.