Les profs, les parents d’élèves, n’ont cessé de le répéter:
Le niveau de nos jeunes apprenants aurait baissé. Or, l’enseignement, notamment
scientifique, est la condition sine qua non du développement, et du décollage
économique. Ce qui n’était qu’impressions se confirme. L’Unesco vient de rendre
son dernier rapport annuel 2009 de suivi sur «l’éducation pour tous». Les
chiffres chocs n’ont pas manqué.
Un exemple ? En voici un, qui concerne directement notre éducation nationale
: «En Tunisie, au Brésil et en Indonésie, 60% au moins des élèves du secondaire
se situent au niveau le plus bas des évaluations internationales sur les acquis
en sciences». C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué de l’institution
internationale. C’est pour le moins fâcheux quand on sait l’importance attribuée
par les autorités à la formation scientifique et technologique de nos jeunes.
Surtout en cette année, quand l’université tunisienne célèbre son cinquantième
anniversaire en grande pompe. Mais nous ne serons pas les seuls à être ainsi
épinglés.
Les pays riches qui ont promis d’aider financièrement les Etats les moins
nantis pour atteindre les fameux «objectifs du Millénaire» (parmi lesquels
l’éducation pour tous d’ici à 2015), n’ont pas tenu leurs engagements. Si les
promesses de dons sont passées, de 1999 à 2006, de 7,3 milliards de dollars à
11,3 milliards de dollars, une partie infime est véritablement consacrée à
l’éducation de base. Les chiffres cachent même trop souvent des réalités peu
reluisantes.
Si la France affiche une grande générosité avec 1,862 milliard de dollars
d’aide en 2006 (devant l’Allemagne avec1,388 milliard de dollars), seuls 17% de
l’aide sont consacrés à l’éducation de base. Pis : en ce qui concerne notre
pays, et ses voisins algériens et marocains, la somme est essentiellement
consacrée à financer le cursus de nos étudiants… à condition qu’ils aillent en
France !
Pour l’UNESCO, «il faut se rendre à l’évidence : le monde est mal parti pour
atteindre l’enseignement primaire universel d’ici 2015, l’un des objectifs
internationaux du développement». L’organisme mondial noircirait-il le tableau ?
Même pas. «Les projections partielles indiquent qu’il restera 29 millions
d’enfants non scolarisés en 2015. Un chiffre sous-évalué, puisqu’il exclut des
pays en proie aux conflits comme le Soudan ou la République démocratique du
Congo».
Une chose est sûre : en Tunisie, la mise à niveau ne doit donc pas
exclusivement se pencher sur nos entreprises. Les futurs cadres, et donc les
élèves doivent sérieusement être repris en main, notamment en science. Ne
serait-ce que pour ne plus faire partie de ce trio peu glorieux, au «plus bas
des évaluations internationales sur les acquis en sciences».
Reste, tout de même, à ne pas peindre le diable sur la muraille. Avec la
multitude de classements… Après tout, le rapport annuel du forum de Davos
(2007-2008) a bel et bien classé la Tunisie première au niveau arabe et africain
quant à la qualité de l´enseignement des mathématiques et des sciences.