Le premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, qui a ouvert la
troisième édition du «Forum TIC pour Tous-Tunis+3», organisé sur le thème «Le
haut débit, industrie du contenu pour le développement», a évoqué les avantages
économiques des TIC, la stratégie tunisienne en matière de développement d’une
infrastructure numérique et les nouveaux projets (Hammamet, 27 novembre 2008).
L’apport des TIC
M. Ghannouchi a souligné la corrélation directe entre l’utilisation des TIC
et le développement socioéconomique et rappelé, à cette fin, les conclusions de
certaines études. Il en ressort que les TIC participent à plus de 25% du PIB des
pays développés, à 30% de l’accroissement de la productivité des entreprises
économiques et des établissements administratifs et à 50% du commerce de
services dans le monde.
Ces mêmes études ont, également, démontré le rôle de ce secteur dans
l’accélération du rythme de l’emploi, étant donné que chaque création d’emploi
directe dans ce secteur s’accompagne de la création de 3 à 4 emplois indirects
au sein d’autres activités économiques et sociales diverses.
Par ailleurs, les réseaux Internet à haut débit ouvrent de larges
perspectives à l’innovation, la modernisation, la création et le développement
des échanges électroniques entre les différents opérateurs et acteurs aux plans
économique, social et culturel.
La Tunisie se numérise petit à petit
Selon le Premier ministre, la Tunisie a mis en route des chantiers aux fins
de développer le secteur des TIC à travers la modernisation de l’infrastructure,
la mise en place d’un cadre juridique adéquat et des fondements de
l’administration électronique, la formation des ressources humaines et
l’incitation à l’investissement dans ce domaine stratégique.
Conséquence : aujourd’hui, le secteur des TIC contribue au taux de 9% au PIB
et à plus de 10% aux investissements globaux, des résultats qui ont permis à la
Tunisie d’occuper la première place en Afrique et la 35ème dans le monde, selon
le rapport de DAVOS sur les TIC (2007-2008).
L’infrastructure de base des télécommunications a enregistré une évolution
perceptible avec le quadruplement de la capacité de la bande passante
internationale, reliant le pays au réseau mondial de l’Internet, au cours de
cette année pour atteindre 8,75 Gigabits/minute outre la mise en place d’un
réseau de fibres optiques sur 9.000 Km, couvrant toutes les villes côtières et
de l’intérieur du pays et la réalisation d’un programme de connexion des grandes
villes industrielles et des zones de services par des fibres optiques, dans
l’objectif d’assurer un haut débit au profit de 1.600 sociétés dans une première
phase.
Ces réalisations seront renforcées par d’autres projets. Le Premier ministre
a annoncé, à ce propos, qu’un appel d’offres international sera lancé dans les
prochains jours pour l’octroi d’une nouvelle licence, ne se limitant pas à
l’installation et l’exploitation d’un réseau de téléphonie fixe mais couvrant
également les services de téléphonie mobile de deuxième et de troisième
générations.
Pour le Premier ministre, la Tunisie ne compte pas s’arrêter là. Elle se
propose d’ élaborer un programme ambitieux visant à renforcer le site Tunisie en
ce qui concerne les services liés aux technologies des télécommunications, et ce
en aménageant de nouveaux pôles de compétitivité sur une superficie de plus de
100 hectares pour abriter les entreprises et les investisseurs et leur fournir
les meilleurs services à l’instar du pôle d’El Ghazala des technologies de la
communication (60 importantes entreprises étrangères, employant 1.400 ingénieurs
et cadres).
L’accent sera mis sur l’intensification de la formation dans les créneaux
porteurs. Le taux des étudiants dans les filières de l’informatique et des
télécommunications représente actuellement 13% de l’ensemble des étudiants, ce
qui répond aux besoins actuels et futurs des projets des entreprises opérant
dans ce secteur.
Concernant l’utilisation des TIC par les entreprises, M. Ghannouchi a indiqué
que rien que pour l’année 2008, 300 institutions universitaires et de recherche
scientifique ont été raccordées au réseau Internet, ce qui a permis de sextupler
le débit du réseau numérique universitaire. Ce projet prévoit, également, de
raccorder 6.000 établissements de l’enseignement primaire et secondaire et de
multiplier, au moins par 15, le débit actuel du réseau internet auquel sont
raccordés ces établissements.
Le partenariat pour impulser les TIC
La Tunisie compte mettre à profit sa coopération avec les partenaires
étrangers pour booster l’utilisation des TIC dans le pays et l’exportation des
services. C’est dans cette optique que la Conférence des Nations-unies sur le
commerce et le développement (CNUCED) a choisi l’Agence nationale de la sécurité
informatique (ANSI) en tant que centre d’excellence au niveau africain, chargé
de garantir la formation et l’aide technique à tous les pays. De même, la Banque
africaine de développement (BAD) a financé une étude sur la réalisation d’un
centre africain d’excellence des TIC en Tunisie. Il s’agit d’un centre
spécialisé dans le développement, la formation et le recyclage des ressources
humaines et des compétences des fonctionnaires et des responsables au sein des
entreprises publiques et privées des pays africains, en matière de gestion des
moyens modernes de communication.
L’Organisation Arabe des Technologies de la Communication et de l’Information
constitue un mécanisme à même de consolider les programmes arabes en matière
d’information et de diffusion de la culture numérique et de réduire ainsi le
fossé technologique par rapport aux pays développés.