S’est tenue hier après-midi à Tunis l’Assemblée générale
ordinaire et non élective de la FTH (Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie) sous
la présidence de M. Mohamed Belajouza, son président, et rehaussée par la
présence de M. Khélil Laâjimi, ministre du Tourisme.
Face à une assistance plutôt assez réduite pour un secteur qui compte quelque
huit cents hôtels, M. Belajouza a brossé la situation générale de la Fédération
en s’arrêtant sur les points sensibles qui affectent le secteur tel, au premier
chef, l’endettement de nombre d’établissements hôteliers dont un exposé
financier et précis est en voie d’élaboration en vue d’être transmis aux hautes
instances nationales.
Tout en se félicitant des résultats probants que connaît le secteur
touristique et exprimés par le nombre croissant des visiteurs dans notre pays
ainsi que l’augmentation du nombre de nuitées et, partant, l’amélioration des
recettes en devises, le président de la FTH a désigné du doigt les difficultés
que continue à affronter le secteur et dont les plus importantes sont l’absence
–ou, du moins, la très faible présence– de certains marchés en comparaison avec
les destinations concurrentes, l’abaissement des prix pratiqués et le caractère
saisonnier des activités touristiques.
Pour ce qui concerne la Fédération proprement dite, M. Belajouza estime
nécessaire, quarante ans après la création de cette institution, d’entamer sa
restructuration afin de la prédisposer à aller de pair avec les exigences et
l’évolution du tourisme dans le monde, et ce dans un souci d’en faire une
organisation moderne et efficace. La restructuration en question fait
actuellement l’objet d’une étude confiée à un bureau international.
La nouveauté annoncée lors de cette assemblée consistera en la création de La
Maison du Tourisme, un projet pour lequel le chef de l’Etat a consacré un lot de
terrain, et pour le financement duquel M. Belajouza a appelé les professionnels
et toutes les parties concernées à contribuer.
Par ailleurs, la Fédération a pris constamment part aux travaux de la
Commission du Programme de mise à niveau des établissements hôteliers et de la
Commission de classification qui sont parvenues à classer 171 hôtels.
Dans son intervention, le ministre du Tourisme a fait parler les chiffres qui
rendent éloquemment compte du point de la situation, à savoir qu’à fin novembre
dernier, 6,7 millions de touristes ont franchi nos frontières pour environ 38
millions de nuitées, ce qui a généré, en recettes, un surplus de 9,2% en dinars
tunisiens ou 6,2% en euros. Mais déjà, à la date du 20 novembre, les recettes en
devises ont dépassé celles totales de l’année écoulée.
Mais le ministre de rappeler qu’il n’y a pas vraiment lieu de pavoiser, le
tourisme dans le monde, après un début de +5% en 2008, ayant vite régressé de
moins 3,7%. C’est dire que la crise est bien là et qu’elle touche inexorablement
à présent les secteurs des composants automobiles et du textile, pour ne citer
que ceux-ci. Sans ambages ni faux espoir, le ministre a fait savoir que ‘‘nous
serons touchés par la crise à moyen ou long terme’’ et qu’en face des
‘‘prévisions touristiques pour 2009, il n’y a pour l’heure aucune visibilité’’,
le touriste européen (qui nous concerne plus particulièrement) ne pouvant que
revoir par deux fois son budget vacances.
La planche du salut sera donc d’adhérer fortement au Programme de mise à
niveau (+5% en 2008), l’expérience faite par un certain hôtel ayant prouvé que
ce dernier est passé d’un palier à un autre franchement supérieur pour avoir
séduit plus d’un T.O.
Et le ministre d’épiloguer sur la nécessité de mettre en place dès la
mi-décembre 2008 des comités de réflexion avec pour tâche de se projeter sur
2009 en appréciant à ses justes dimension et impact la crise actuelle au cas où
elle devrait perdurer, et de parer donc à ses retombées.