économie italien Claudio Scajola à Aomori (Japon) le 8 juin 2008 (Photo : Toru Yamanaka) |
[10/12/2008 11:07:20] MILAN (AFP) L’Italie est entrée en récession au troisième trimestre, période au cours de laquelle son PIB a reculé de 0,5%, selon la deuxième estimation de l’Institut national de statistique Istat, publiée mercredi, qui confirme ses premiers chiffres de la mi-novembre
Par rapport au troisième trimestre 2007, le PIB s’est contracté de 0,9%, a également confirmé l’Institut.
Au deuxième trimestre, le PIB s’était déjà replié de 0,4% par rapport au premier trimestre.
Le recul du PIB au troisième trimestre est dû à une baisse de la demande nationale globale et de la demande étrangère de 0,3% ainsi qu’à un repli des investissements de 0,4%, a précisé l’Istat.
En revanche, la consommation des ménages a continué à légèrement progresser de 0,1%.
Par secteurs, la valeur ajoutée de l’agriculture s’est repliée de 3%, celle de l’industrie de 1,4% (construction comprise) et celle des services de 0,2%.
L’Italie n’avait pas connu de récession technique (deux trimestres consécutifs de recul du PIB) depuis le dernier trimestre de 2004 et le premier trimestre de 2005, où le PIB s’était contracté de 0,2% et de 0,1%.
Et un sombre quatrième trimestre semble désormais se profiler pour la troisième économie de la zone euro, la production industrielle ayant reculé à nouveau de 1,2% en octobre, selon des données publiées également par l’Istat mercredi.
Le gouvernement de Silvio Berlusconi table toujours officiellement sur une croissance de 0,1% en 2008 et de 0,5% en 2009, mais ses prévisions ont été établies en septembre, avant l’aggravation de la crise.
Selon l’Istat, l’acquis de croissance (taux de croissance assuré d’être atteint, si la croissance est égale à 0 au dernier trimestre) pour l’Italie à la fin du troisième trimestre est déjà négatif à -0,3%.
Dans ses dernières prévisions, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a indiqué qu’elle s’attendait à un recul du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Italie de 0,4% cette année et de 1% en 2009, tandis que le FMI prévoit un recul de 0,2% en 2008 et de 0,6% en 2009.
Afin de contrer la récession, le gouvernement a adopté fin novembre un paquet de mesures à destination des familles et des entreprises, mais ses marges de manoeuvre sont limitées en raison de l’énorme dette publique du pays.
D’un montant d’environ 6 milliards d’euros pour 2009, elles prévoient notamment un bonus pour les familles modestes, des déductions fiscales pour les entreprises et une augmentation des ressources pour financer le chômage technique.
Il a également prévu d’injecter des fonds dans les banques afin qu’elles augmentent le montant de leurs prêts aux entreprises pour faire repartir la machine économique.
Au total, le gouvernement chiffre son intervention à 80 milliards d’euros sur plusieurs années mais selon l’opposition de gauche l’utilisation de la majeure partie de ces fonds, attribués notamment par l’Union Européenne pour la construction d’infrastructures, était déjà prévue avant la crise.