Electricité : la consommation baisse en France à cause de la crise

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Le logo d’EDF (Photo : Shaun Curry)

[10/12/2008 19:44:50] PARIS (AFP) La consommation d’électricité a commencé à donner de premiers “signes” de ralentissement, en raison des baisses de production constatées dans les secteurs industriels les plus touchés par la crise, a indiqué mercredi Pierre Gadonneix, le PDG du groupe d’électricité EDF.

“La crise ne nous épargne pas”, a affirmé M. Gadonneix, au cours d’une audition à l’Assemblée nationale.

“Nous commençons à voir les signes d’un ralentissement de la consommation industrielle, essentiellement dans les secteurs les plus touchés par la conjoncture: le bâtiment, la sidérurgie, l’automobile”, a-t-il ajouté.

“La consommation industrielle (d’électricité, ndlr) est sensible à la conjoncture. Nos estimations (de baisse, ndlr) aujourd’hui pour la consommation industrielle c’est de l’ordre de quelques pour cent. Pour la consommation globale, ça serait de l’ordre de 1%”, a précisé le président d’EDF, ajoutant: “Pour l’instant, dans la consommation domestique, nous ne voyons pas de signaux de ralentissement”.

Revenant sur le plan de relance annoncé par Nicolas Sarkozy, auquel EDF s’est engagé à participer à hauteur de 2,5 milliards d’euros, M. Gadonneix a indiqué qu’il s’agissait de projets “qu’on avait déjà dans les cartons”.

“C’est clair que ces investissements étaient déjà dans notre portefeuille (…) Seulement, on ne les aurait pas faits en 2009, on les aurait faits en 2010, en 2011: on a accéléré les investissements”, a-t-il dit aux députés.

Interrogé sur l’éventualité d’une hausse des tarifs de l’électricité en France, alors que le gouvernement s’y refuse, M. Gadonneix a déclaré: “Il me paraît souhaitable que l’électricité soit vendue à son coût”.

“Les prix de l’électricité ont baissé depuis 15 ans. C’est clair que ça ne peut pas continuer”, a-t-il ajouté.

“Aujourd’hui, la totalité des revenus d’EDF vient des tarifs administrés” fixés par l’Etat, a noté M. Gadonneix.

Or les coûts d’EDF sont en augmentation du fait notamment de la hausse de 20% de la facture du chantier du réacteur de troisième génération EPR de Flamanville (Manche).

Le coût de production de l’électricité par EDF se situe ainsi actuellement quelque part entre son “coût comptable” (35 euros par MWh en 2007) et le coût de construction des nouveaux réacteurs (54 euros par MWh pour celui de Flamanville), a expliqué M. Gadonneix.

Ce coût “va évoluer tendanciellement vers le coût” de construction des nouvelles centrales, a-t-il précisé.