On a beau vanter les vertus de la finance islamique du fait
de sa capacité à transgresser la crise financière et à échapper à ses retombées,
mais un récent rapport de l’agence de notation Moody’s, rapporté par Reuters,
semble infirmer cette thèse puisqu’elle montre que malgré la forte résistance
des banques islamiques face à la crise, elles ne sont toutefois pas à l’abri du
risque en raison d’une pénurie d’instruments de liquidité et l’absence d’un
marché interbancaire islamique.
Alors, est-ce à dire que ceux qui croyaient en cette forme de finance doivent
déchanter? En tout cas, toujours selon Moody’s, les actifs bancaires islamiques
seront amenés à baisser fortement en 2009, soit 10-15% contre 20-30% en 2008.
Ceci serait dû à une éventuelle crise dans les actions de valorisation et à une
chute de l’immobilier du Golfe.
Ajoutons à cela une chute de 60% dans l’émission des sukuks depuis 2007.
L’agence souligne que les bilans des banques islamiques montrent toujours une
inadéquation entre l’actif et le passif bien qu’elles évitent les
investissements spéculatifs et les instruments financiers complexes utilisés par
les banques classiques.
Autant dire qu’il serait trop tôt de clamer ”à bas les banques classiques et
vivent les banques islamiques”. Au final, quand il s’agit de finance, la
meilleure formule reste, peut-être, à trouver!