écembre 2008 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[11/12/2008 10:27:37] PARIS (AFP) Les investisseurs restaient prudents jeudi soulagés par l’accord des députés américains sur le sauvetage des constructeurs automobiles américains mais dans l’attente de nouveaux indicateurs économiques alors que s’ouvre le sommet de l’UE où sera discuté le plan de relance européen.
En Europe, les principales places financières étaient orientées à la baisse jeudi matin. A 09H50 GMT, Paris reculait de 1,07%, Londres de 0,65% et Francfort de 1,35%.
Les Bourses asiatiques, qui avaient affiché de belles hausses mercredi, ont fini en ordre dispersé, Tokyo gagnant 0,70%, dans un marché sans direction claire, Hong Kong progressant de 0,2%, Shanghai abandonnant en revanche 2,28%.
Mercredi, la Bourse de New York avait fini en hausse, le Dow Jones s’appréciant de 0,81%, les investisseurs pariant sur l’adoption imminente par le Congrès américain d’un plan d’aide aux constructeurs automobiles.
La Chambre des représentants a en effet donné son feu vert, après la clôture de Wall Street, au “Projet de loi sur le financement et la restructuration de l’industrie automobile”. Pour être adopté, le texte doit encore être approuvé par le Sénat où bon nombre de Républicains se refusent à investir l’argent du contribuable dans des entreprises à leurs yeux condamnées.
Le projet de loi doit permettre de débloquer très rapidement jusqu’à 14 milliards de dollars en faveur de General Motors (GM) et Chrysler, Ford ayant fait savoir qu’il n’avait pas de problèmes de liquidités dans l’immédiat.
Le plan prévoyait initialement 15 milliards de dollars avant que les élus ne décident en dernière minute de réserver une partie du montant à de petites entreprises.
Les Etats continuaient dans le monde à se mobiliser pour combattre la crise financière.
En Asie, dirigeants sud-coréen, japonais et chinois ont décidé de se réunir samedi au Japon pour discuter d’une plus large coopération notamment entre les banques centrales de ces pays, selon l’agence sud-coréenne Yonhap.
La banque centrale sud-coréenne a d’ailleurs réduit son taux directeur d’un point de pourcentage, le ramenant à 3%, quatrième baisse en à peine deux mois.
La Chine s’est par ailleurs vue demander par le Trésor américain de prendre “des mesures rapides et décisives dans la mise en oeuvre d’une réforme des taux de change”. Washington estime depuis longtemps que le yuan chinois est sous-évalué par rapport au dollar.
En Europe, les dirigeants de l’Union européenne se réunissaient ce jeudi à Bruxelles pour un sommet destiné entre autres à apporter la touche finale à un plan de relance économique européen, sur lequel il subsiste des friction entre Allemands d’un côté, Britanniques et Français de l’autre.
Illustrant ces tensions, le ministre allemand des Finances a critiqué les mesures prises par le Premier ministre britannique Gordon Brown pour lutter contre la crise, estimant qu’elles n’empêcheraient pas la récession et qu’elles grèveront de dettes la prochaine génération.
Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l’Allemand Jürgen Stark, a de son côté tempéré les attentes d’une nouvelle baisse de taux en janvier, estimant que la marge de manoeuvre était désormais “très limitée”. La BCE a abaissé son principal taux de 1,75 point de pourcentage en l’espace de deux mois. Il y a une semaine, elle l’a réduit de trois quarts de point à 2,50%, soit la plus forte baisse de son histoire.
La Banque nationale suisse (BNS) a elle décidé de réduire d’un demi-point son taux directeur pour le ramener à une marge de fluctuation de 0-1%, son plus bas niveau depuis 2004 et sa quatrième intervention en moins de trois mois. Selon la BNS, la Suisse entrera en récession l’année prochaine, avec une croissance du Produit intérieur brut (PIB) estimée entre -0,5% et -1%.
Les investisseurs resteront attentifs à la publication jeudi après-midi d’indicateurs américains, dont les demandes hebdomadaires d’allocations chômage et le commerce extérieur en octobre.
Côté matières premières, l’Agence internationale de l’Energie (AIE), a de nouveau revu fortement à la baisse ses prévisions en raison de la crise. La demande mondiale de pétrole devrait ainsi reculer cette année pour la première fois depuis 25 ans, écrit-elle dans son rapport mensuel.