[11/12/2008 12:26:37] PARIS (AFP)
à essence (Photo : Behrouz Mehri) |
La demande mondiale d’or noir devrait reculer cette année pour la première fois depuis 25 ans, a indiqué jeudi l’Agence internationale de l’Energie (AIE), en revoyant de nouveau fortement à la baisse ses prévisions en raison des effets de la crise économique.
“La demande mondiale de pétrole est maintenant attendue en baisse en 2008 pour la première fois depuis 1983 et devrait se contracter de 0,2 million de barils par jour (mbj)” à 85,8 mbj, écrit l’AIE dans son rapport mensuel.
“En 2009 la demande devrait recommencer à croître à 86,3 mbj”, un chiffre lui aussi revu à la baisse, ajoute l’AIE, qui précise se fonder sur la reprise économique prévue l’an prochain par le Fonds monétaire international (FMI).
Dans son précédent rapport il y a un mois, l’AIE, qui défend les intérêts énergétiques des pays industrialisés, tablait encore pour 2008 et 2009 sur respectivement 86,2 millions de barils par jour (mbj) et 86,5 mbj. La croissance de l’offre mondiale pétrolière a de son côté ralenti de 165.000 barils par jour (bj) au mois de novembre à 86,5 mbj.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à elle seule, a retiré 760.000 bj du marché, son offre atteignant 31,3 mbj à la fin du mois dernier, en réaction à l’affaiblissement de la demande, poursuit le rapport. “L’offre de décembre devrait encore diminuer” alors que l’Opep se réunit le 17 décembre à Oran (ouest de l’Algérie) et prévoit de fermer un peu plus ses robinets à pétrole, pour la troisième fois depuis septembre, rappelle l’AIE.
Le cartel pétrolier, confronté à la chute de la demande en raison de la crise économique et financière, tente à tout prix de faire remonter les prix du baril de brut, qui ont fondu de plus de 100 dollars depuis un pic de 147,50 dollars à la mi-juillet.
Les analystes s’attendent en moyenne à ce que l’Opep annonce une réduction de 2 mbj de ses quotas de production. L’AIE estime que l’Opep devrait produire l’an prochain 30,7 mbj pour équilibrer le marché”, un chiffre lui aussi revu à la baisse de près d’un million de barils par jour. Selon ce calcul, si l’Opep retire plus de 0,6 mbj de son offre actuelle, le marché sera sous-approvisionné l’an prochain.
“Le marché est très baissier”, admet David Fyfe, chef analyste de l’AIE, interrogé par l’AFP, mais “nous voudrions insister sur le fait que la demande pourrait se montrer plus résiliente que prévue dans les pays émergents”. Les tentatives de déréguler les prix des produits pétroliers, largement subventionnés dans la plupart des pays en développement, devraient prendre beaucoup de temps, fait-il valoir, estimant notamment que l’Opep pourrait “aller trop loin” dans la baisse de sa production attendue la semaine prochaine lors de sa réunion d’Oran.