Les marchés prudents après le soutien des députés américains à l’automobile

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écembre 2008 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[11/12/2008 18:25:33] PARIS (AFP) Les investisseurs sont restés prudents jeudi soulagés par l’accord des députés américains sur le sauvetage des constructeurs automobiles aux Etats-Unis, la publication de nouveaux indicateurs économiques décevants dans ce pays n’ayant pas eu plus d’impact négatif sur les marchés.

En Europe, les principales places financières ont terminé sur des notes discordantes. Paris abandonnait 0,43%, Francfort 0,78%, tandis que Londres gagnait 0,49%.

A Wall Street, à 16h40 GMT, le Dow Jones reculait de 0,30% et le Nasdaq de 0,59%

Mercredi, la Bourse de New York avait fini en hausse, le Dow Jones s’appréciant de 0,81%, les investisseurs pariant sur l’adoption imminente par le Congrès américain d’un plan d’aide aux constructeurs automobiles.

La Chambre des représentants avait en effet adopté, après la clôture de Wall Street, le “Projet de loi sur le financement et la restructuration de l’industrie automobile”.

La Maison Blanche a jugé “réaliste” la possibilité d’obtenir dès ce jeudi même l’approbation par l’ensemble du Congrès de ce plan d’aide, malgré les réticences des sénateurs républicains.

Le projet de loi doit permettre de débloquer très rapidement jusqu’à 14 milliards de dollars en faveur de General Motors (GM) et Chrysler, Ford ayant fait savoir qu’il n’avait pas de problèmes de liquidités dans l’immédiat.

Le plan prévoyait initialement 15 milliards de dollars avant que les élus ne décident en dernière minute de réserver une partie du montant à de petites entreprises.

Les Etats continuaient dans le monde à se mobiliser pour combattre la crise financière.

En Asie, dirigeants sud-coréen, japonais et chinois ont décidé de se réunir samedi au Japon pour discuter d’une plus large coopération notamment entre les banques centrales de ces pays, selon l’agence sud-coréenne Yonhap.

La banque centrale sud-coréenne a d’ailleurs réduit son taux directeur d’un point de pourcentage, le ramenant à 3%, quatrième baisse en à peine deux mois.

La Chine s’est par ailleurs vu demander par le Trésor américain de prendre “des mesures rapides et décisives dans la mise en oeuvre d’une réforme des taux de change”. Washington estime depuis longtemps que le yuan chinois est sous-évalué par rapport au dollar.

Les Bourses asiatiques ont terminé en ordre dispersé, Tokyo gagnant 0,70%, Hong Kong progressant de 0,2%, mais Shanghai abandonnant en revanche 2,28%.

En Europe, les dirigeants de l’Union européenne se réunissaient à partir de jeudi à Bruxelles pour un sommet destiné entre autres à apporter la touche finale à un plan de relance économique européen.

La chancelière allemande Angela Merkel a finalement indiqué être d’accord avec l’objectif d’un plan de relance coordonné de 200 milliards d’euros en Europe et n’a pas exclu de nouvelles mesures de soutien à l’activité début 2009.

Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l’Allemand Jürgen Stark, a de son côté tempéré les attentes d’une nouvelle baisse de taux directeurs en janvier, estimant que la marge de manoeuvre était désormais “très limitée”.

En France, l’Etat a souscrit jeudi pour 10,5 milliards d’euros de titres super subordonnés (TSS) dans le cadre du plan gouvernemental de soutien aux banques françaises annoncé mi-octobre.

La Banque nationale suisse (BNS) a elle décidé de réduire d’un demi-point son taux directeur pour le ramener dans une fourchette de à 0 à -1%, son plus bas niveau depuis 2004 et annoncé qu’elle pourrait encore réduire ses taux en 2009. Selon la BNS, la Suisse entrera en récession l’année prochaine, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) estimée entre -0,5% et -1%.

Aux Etats-Unis, trois nouveaux indicateurs se sont montrés décevants: les prix à l’importation ont chuté en novembre de 6,7% par rapport au mois précédent. Par ailleurs, le déficit commercial a augmenté en octobre de 1,1% par rapport au mois précédent, pour atteindre 57,2 milliards de dollars.

Enfin, le département du Travail a recensé jeudi 573.000 nouvelles demandes d’allocations chômage pour la semaine close le 6 décembre, ce qui représente un plus haut depuis novembre 1982.

Enfin, côté matières premières, l’Agence internationale de l’Energie (AIE), a de nouveau revu fortement à la baisse ses prévisions en raison de la crise économique. La demande mondiale de pétrole devrait ainsi reculer cette année pour la première fois depuis 25 ans, écrit-elle dans son rapport mensuel.