L’équipementier automobile Faurecia va supprimer plus de 1.200 emplois

[11/12/2008 22:18:20] PARIS (AFP)

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ée de l’usine Faurecia, le 11 décembre 2008 à Saint-Georges-des-Groseillers (Photo : Mychèle Daniau)

Après Renault et PSA, Faurecia, premier équipementier français, va tailler à son tour dans ses effectifs et supprimer 1.215 emplois en France entre 2009-2011, face à “l’ampleur et à la rapidité” de la crise touchant le secteur automobile.

700 emplois seront supprimés dès 2009, puis le reste dans les deux ans qui suivent, a précisé l’équipementier, filiale de PSA Peugeot Citroën, en présentant jeudi son plan de restructuration.

Neuf sites de sa branche “sièges automobiles” (FSA), qui employait 5.178 salariés fin novembre, seront touchés, particulièrement ceux de Flers (Orne), Saint-Nicolas-de-Redon (Loire-Atlantique), Nompatelize (Vosges) et Brières-les-Scellés (Essonne) où 405 postes doivent être supprimés, selon une source syndicale.

“On s’attendait à une réduction d’effectifs, mais pas à ce niveau”, a souligné Emmanuel Pioche, délégué CFDT. “Cela remet en cause la pérennité de l’activité en France”.

Ce plan confirme et amplifie des mesures envisagées depuis plusieurs mois pour St-Nicolas de Redon dont la production doit s’arrêter mi-2011, Pierrepont (Meurthe-et-Moselle) dont la production doit cesser mi-2010, ainsi que pour les sites de Flers qui vont être transférés vers Caligny (Orne).

Sont aussi concernés les établissements de Cercy-La-Tour (Nièvre), Nogent-sur-Vernisson (Loiret), Villers-La-Montagne (Meurthe-et-Moselle) et Magny-Vernois (Haute-Saône).

Ce “redimensionnement” de la branche “sièges automobiles” est nécessaire en raison de “l’ampleur” et de “la rapidité de la baisse d’activité intervenue à partir du 3e trimestre”, explique l’équipementier.

“Il n’y a pas un constructeur et pratiquement pas une zone (dans le monde) qui soit épargnée” par la crise que traverse l’automobile, confirme Georges Dieng, analyste chez Ixis Securities.

Fin novembre, PSA a ainsi annoncé un plan de “départs volontaires” concernant 3.550 salariés en France. Renault avait fait état dès septembre d’un plan de 4.000 “départs volontaires” en France d’ici avril 2009, auxquels il a ajouté ensuite 2.000 suppressions d’emplois dans ses filiales européennes, dont 900 en France.

Avant Faurecia, plusieurs équipementiers moins importants – Molex, Tyco Electronics, Key Plastics France – avaient annoncé des suppressions de postes ou des fermetures de sites en France.

Mais la crise n’a fait qu’aggraver une situation déjà difficile pour Faurecia, qui avait déjà procédé à de multiples suppressions d’emplois ces dernières années.

“Malheureusement, il y a une crise structurelle pour les équipementiers et la crise (actuelle) l’accentue”, a souligné Gabriel Artero, de la Fédération de la métallurgie CFE-CGC.

Pour Faurecia, “c’était prévisible. C’est un équipementier qui a connu énormément de restructurations, mais qui n’a jamais fait d’évaluation sur ce qui en avait résulté”, a estimé Philippe Portier, de la Fédération de la métallurgie CFDT.

Après avoir réduit de moitié ses pertes en 2007, l’équipementier avait annoncé en début d’année un plan de redressement en trois ans pour améliorer sa rentabilité.

Le plan de suppressions d’emplois présenté jeudi sera détaillé lors d’un comité central d’entreprise le 29 janvier.

Faurecia emploie 60.000 personnes dans 28 pays, dans quatre activités majeures: sièges d’automobiles, intérieur des véhicules, blocs avant et système d’échappement. Avec un chiffre d’affaires de 12,7 mds d’euros en 2007, l’équipementier se situe, selon son site, au 8e rang mondial.