Face à la récession, l’espoir de plans de relance est le seul moteur du CAC

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Un trader dans une banque parisienne, le 8 octobre 2008 (Photo : Patrick Kovarik)

[13/12/2008 06:38:37] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui continue à faire le grand écart d’une semaine sur l’autre, a enregistré une forte hausse hebdomadaire, malgré une rechute vendredi, portée par l’espoir que l’arrivée de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis s’accompagne d’un plan de relance massif.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a gagné 7,55% pour terminer vendredi à 3.213,60 points, lui permettant presque de rattraper les pertes enregistrées la semaine passée (-8,42%).

La marché parisien a commencé la semaine sur les chapeaux de roues, s’envolant lundi de 8,68%. Il a ensuite continué sur sa lancée avec deux autres séances de hausse avant de s’essouffler un peu pour finir vendredi sur une baisse de 2,80%.

Ce sont les propos du président élu des Etats-Unis, Barack Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, qui ont donné au marché son impulsion.

Il a en effet promis d’effectuer les plus gros investissements dans les infrastructures américaines depuis les années 1950. Un effort qui devrait, selon lui, créer 2,5 millions d’emplois alors que le chômage américain est au plus haut depuis 15 ans.

Lundi également, la Commission européenne a approuvé le projet français de recapitalisation des banques, une décision qui a permis aux “banques de figurer parmi les meilleures performances” de la semaine, relèvent des analystes de Natixis Securities dans une note.Les plans annoncés ont aussi “soutenu le secteur de la construction”, selon eux.

Changement notable sur le marché, les investisseurs sont désormais “plus sensibles aux indications sur un plan de relance (…) qu’à la dégradation de la conjoncture américaine au quatrième trimestre”, estime la maison de courtage Aurel dans une note.

Une tendance que la séance de vendredi est venue confirmer puisque la Bourse de Paris s’est repliée après l’échec de l’adoption du plan de sauvetage de l’automobile par le Sénat américain.

Des craintes qui pourraient cependant être apaisées alors que le Trésor et la Maison Blanche se sont dit prêts à venir en aide aux constructeurs américains.

“Le marché est en train de s’installer sur un palier parce que sur la récession est à peu près à la mesure de ce qui était envisagé”, a expliqué à l’AFP Jean-Paul Pierret, directeur de la stratégie chez Dexia Securities.

Et ce n’est “pas au moment où les très mauvais chiffres de la récession arrivent que le marché va se remettre à baisser”, a-t-il ajouté.

Selon M. Pierret, il faut cependant relativiser un peu la hausse de cette semaine. D’abord parce que le marché alterne entre une semaine de hausse et une autre de baisse mais ensuite parce qu’en attendant l’arrivée d’Obama, il ne devrait pas “trop décoller des 2900/3300 points”, les indicateurs pouvant continuer de se détériorer.

“Une sortie de récession paraît cependant probable à partir du milieu d’année”, envisage de son côté la Française des placements dans une note.

La semaine prochaine, les investisseurs seront particulièrement attentifs à la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), lundi et mardi.

“Après avoir abaissé le 29 octobre son taux directeur de 50 points de base pour atteindre 1%, un plus bas depuis 2004, la Fed devrait procéder à une nouvelle baisse de son taux (…) à 0.75 %”, prévoit Global Equities.

L’inflation de novembre aux Etats-Unis sera publiée mardi et la deuxième estimation de l’inflation en novembre en zone euro mercredi, des indicateurs qui devraient être suivis alors que les craintes de déflation sont toujours présentes.

Euronext (CAC 40)