Pour une agriculture africaine moins dépendante de la pluviométrie

«En nous attardant sur les politiques agricoles que nous avons menées depuis 40
ans, nous pouvons très facilement nous apercevoir que les résultats n’ont pas
été probants. Nous sommes encore, en Afrique, dans une agriculture qui dépend de
la pluviométrie», c’est en ces mots que le président du Groupe de la Banque
Africaine de Développement (BAD), Donald Kaberuka s’est adressé aux participants
à la Conférence internationale sur la relance de l’agriculture africaine, qui a
eu lieu le 9 décembre 2008 à Paris et qui avait pour thème principal : «Investir
pour l’agriculture en Afrique subsaharienne».

A cette occasion, M. Kaberuka a exhorté l’Afrique et ses partenaires à définir
une nouvelle stratégie orientée vers la maîtrise de l’eau et la construction
d’infrastructures agricoles.

Le président de la BAD a également appelé lors de cette conférence à une
meilleure coordination des interventions entre les bailleurs de fonds,
conformément à l’esprit de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide
disant que « ce n’est pas le financement qui a manqué dans le secteur agricole
mais c’est surtout la façon dont l’argent a été dépensé qui n’a pas toujours été
très efficace. Nous devons sortir de la situation où tous les bailleurs de fonds
font la même chose sans aucune concertation. Il faut trouver les moyens d’agir
avec plus d’efficacité».

M. Kaberuka a par ailleurs souligné l’importance attachée par la BAD au secteur
agricole qui ne saurait, a-t-il estimé, être efficacement financé par le
microcrédit.

«Nous consacrons près de 4 milliards de dollars au portefeuille de
l’agriculture. Avec la récente crise alimentaire, nous avons procédé à une
augmentation d’un milliard de dollars. Le Groupe de la BAD n’a jamais délaissé
le secteur agricole, même au moment où les autres bailleurs de fonds s’en sont
éloignés», a dit le président.

Les participants à cette conférence internationale se sont convenus que la
relance de l’agriculture africaine nécessite des investissements publics et
privés dans la construction des routes, l’irrigation, la production, la
commercialisation et la transformation. Ils ont en outre insisté sur
l’accélération des intégrations régionales afin de favoriser l’émergence des
marchés régionaux viables.