Etats-Unis : le secteur automobile dans l’attente du retour d’Irak de George W. Bush

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à Colma, en Californie (Photo : Justin Sullivan)

[14/12/2008 22:27:33] WASHINGTON (AFP) Le président George W. Bush ne se prononcera pas sur un plan de sauvetage de l’industrie automobile américaine avant son retour d’une visite surprise en Irak, a indiqué la Maison Blanche dimanche, laissant les ouvriers du secteur dans l’anxiété de la survie de leurs groupes.

La Maison Blanche ne prendra “aucune décision” sur un plan d’aide au secteur automobile en difficulté pendant le voyage de George W. Bush en Irak, a indiqué dimanche la porte-parole du président Dana Perino à bord d’Air Force One.

“Je ne prévois aucune décision avant notre retour”, a-t-elle insisté.

George W. Bush est arrivé dimanche à bord de son avion en Irak pour une visite d’adieu surprise et n’a pas indiqué quand il reviendrait aux Etats-Unis.

L’administration Bush a laissé entendre vendredi qu’elle pourrait puiser dans l’aide massive de 700 milliards de dollars au secteur bancaire pour aider le secteur automobile. General Motors et Chrysler –Ford se disant moins aux abois– demandaient un prêt d’urgence de 14 milliards de dollars, qui leur a été refusée jeudi par les sénateurs.

General Motors, victime de la crise économique et de ses erreurs stratégiques, avait notamment prévenu que, sans aide publique, il pourrait ne plus être en mesure d’honorer ses créances d’ici à la fin de l’année.

La Maison Blanche réfléchit à d’autres scénarios pour aider le secteur automobile, a indiqué dimanche le sénateur républicain du Tennessee (sud) Bob Corker, qui avait échoué à présenter un plan au Sénat demandant aux syndicats d’aligner salaires et avantages sociaux sur ceux des constructeurs japonais.

Dimanche il a estimé que le patron du syndicat automobile UAW Ron Gettelfinger n’était pas d’humeur au compromis.

Selon la sénatrice Debbie Stabenow, dont l’Etat du Michigan est à la lutte pour garder les emplois dans le secteur, les républicains ont trop demandé aux salariés. “Dans tout autre pays du monde avec un secteur automobile, l’Etat l’aide parce qu’il est vital pour l’économie et les emplois”, a estimé l’élue.

“Dans des conditions économiques normales, nous préférerions que ce soient les marchés qui déterminent en dernier ressort le sort des entreprises privées”, avait dit Mme Perino au lendemain du rejet au Sénat du plan de 14 milliards de dollars.

Mais une “faillite désordonnée” de l’industrie automobile “dévasterait encore davantage une économie déjà affaiblie”, avait-elle reconnu.

“Les groupes automobiles, leurs syndicats et toutes les parties intéressées doivent être prêtes à faire les concessions significatives nécessaires à la viabilité des entreprises”, avait-elle cependant dit.

Le Trésor pourrait, en utilisant le fonds de 700 milliards de dollars voté en octobre pour sauver le secteur bancaire, “être prêt à prévenir toute faillite imminente jusqu’à ce que le Congrès se réunisse à nouveau pour donner une viabilité à long terme à l’industrie”, avait affirmé vendredi une porte-parole du Trésor, Brookly Mclaughlin. Le Congrès revient en séance le 6 janvier.