és de l’usine Arkema bloquent l’accès à l’usine, le 28 novembre 2008 à Château-Arnoux-Saint-Auban. (Photo : Anne-Christine Poujoulat) |
[15/12/2008 10:33:32] PARIS (AFP) Le groupe de chimie français Arkema, qui anticipe une chute de son chiffre d’affaires de 15% au quatrième trimestre, va réduire sa production sur la moitié de ses 80 sites dans le monde, “essentiellement en Europe – notamment en France- et en Amérique du Nord”, a-t-il annoncé lundi.
Arkema, qui emploie un total de 15.200 personnes dans le monde, avait déjà annoncé le 20 novembre des réductions de production dans une douzaine de sites mondiaux, dont neuf en France.
Le groupe, qui constate une “accélération de la dégradation” de la demande en raison de la crise économique, va arrêter ou réduire temporairement sa production sur “davantage de sites” que prévu, a indiqué un porte-parole.
Au total, 40 sites sur 80 dans le monde sont désormais concernés par ces mesures, a précisé le groupe dans un communiqué.
Ces réductions de production vont concerner “essentiellement l’Europe – notamment la France – et l’Amérique du Nord”, a ajouté le porte-parole, rappelant qu’Arkema France comptait “une quinzaine” de sites qui seront potentiellement touchés à des degrés divers.
Les sites fabricant des produits utilisés par l’industrie automobile, notamment des polyamides, utilisés dans les textiles des habitacles des voitures, et par les entreprises de la construction (PVC, etc.), devraient être les plus touchés, a-t-il précisé.
“Cette situation inédite affectera la performance financière d’Arkema malgré la bonne résistance de plusieurs activités”, a ajouté le groupe, qui anticipe une baisse de son chiffre d’affaires de 15% au quatrième trimestre 2008 sur un an.
Arkema a aussi abaissé son objectif de marge brute d’exploitation (marge Ebitda) pour 2008, à “environ 9%”, un niveau “comparable” à celui de 2007 (1,3 milliard d’euros), contre 10% visé initialement.
Pour 2009, le groupe évoque un “net manque de visibilité”.
“La dégradation rapide de l’économie et les phénomènes importants de déstockage constatés depuis mi-octobre se sont fortement amplifiés”, a-t-il expliqué, évoquant des annulations de commandes “depuis la fin du mois de novembre”, en particulier de la part de ses clients de l’automobile et de la construction, a-t-il détaillé.
Face à cette situation, Arkema va gérer de manière “extrêmement stricte sa trésorerie afin de préserver la solidité du bilan”.
Le groupe va réduire ses coûts de 50 millions d’euros supplémentaires d’ici la fin 2010, portant à 550 millions les économies réalisées sur la période 2005-2010, a-t-il précisé. Sur cette somme, 330 millions d’euros d’économies auront été réalisées à fin 2008.
Ce “plan d’économies de frais fixes et de coûts variables” sera “renforcé”, a ajouté le groupe qui, “dans le même temps”, poursuivra sa restructuration.
Après ces annonces, l’action gagnait 1,12% à 13,09 euros vers 10H50 (09H50 GMT), dans un marché parisien en baisse de 0,07%.
Au-delà d’Arkema, l’ensemble du secteur mondial de la chimie multiplie les réductions de production pour faire face à une chute des commandes de l’industrie automobile et de la construction.
Son concurrent français Rhodia a annoncé début décembre que les réductions de production, qui touchaient jusqu’à présent 13 sites et 4.000 salariés, pourraient désormais frapper jusqu’à 56 sites (7.800 salariés) sur les 68 (15.000 employés) qu’il compte à travers le monde.
Le géant allemand BASF va fermer temporairement 80 usines dans le monde et réduire sa production sur une centaine d’autres. Le belge Umicore, le norvégien Yara International, l’allemand K+S ont tous pris des mesures similaires.
Aux Etats-Unis, Dow Chemical et Dupont ont quant à eux choisi de tailler dans leurs effectifs: le premier va supprimer 11.000 emplois (11% de ses effectifs mondiaux), le second 2.500.