Fraude Madoff : de nombreuses institutions financières de la planète exposées

[15/12/2008 23:53:14] MADRID (AFP)

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ège de la société de courtage Bernard L. Madoff Investment, le 12 décembre 2008 à New York (Photo : Spencer Platt)

Les grandes internationales, en Asie comme en Europe, ont comptabilisé lundi en centaines de millions les pertes potentielles liées à la fraude du gérant de fonds new-yorkais Bernard Madoff, évaluée à 50 milliards de dollars.

Le scandale a pesé sur les indices boursiers lundi sur l’ensemble des places financières.

Les uns après les autres, les grands noms de la finance internationale ont annoncé leur niveau “d’exposition” aux produits de la société d’investissement de Madoff, courtier de Wall Street jusqu’à présent très respecté, accusé d’une gigantesque fraude “pyramidale”.

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ère banque espagnole, santander, à Londres le 8 octobre 2008 (Photo : Leon Neal)

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a déploré que les Etats-Unis ne se soient jamais soumis aux évaluations du secteur financier du FMI. “La surprise n’est pas qu’il y ait des voleurs (…) La question est: que fait la police?”, a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Madrid.

La palme en Europe revient pour l’heure à l’espagnole Santander, deuxième capitalisation bancaire européenne, qui a reconnu dimanche soir que les clients de son fonds spéculatif Optimal étaient “exposés” à hauteur de 2,33 milliards d’euros. La deuxième banque d’Espagne, BBVA, a admis pour sa part une perte nette potentielle maximum de 300 millions d’euros.

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ée de la banque Natixis, filiale de la Caisse d’Epargne et de Banque Populaire, le 13 octobre 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont)

La britannique HSBC, numéro trois mondiale du secteur par la capitalisation boursière, pourrait avoir une exposition d’un milliard de dollars dans cette fraude gigantesque évaluée à 50 milliards de dollars par Madoff lui-même, selon le Financial Times. Autre britannique, Royal Bank of Scotland (RBS) a admis une “perte potentielle” de 460 millions d’euros.

En France, Natixis, filiale de la Caisse d’Epargne et de Banque Populaire, pourrait perdre jusqu’à 450 millions d’euros, tandis que l’assureur français Axa fait état d’une exposition nette “bien inférieure” à 100 millions d’euros et que Société Générale annonce une implication “négligeable” évaluée “à moins de 10 millions d’euros”, tout comme le Crédit Agricole.

BNP Paribas a annoncé des pertes potentielles plus conséquentes de 350 millions d’euros à travers “ses activités de marchés” et prêts accordés à des fonds ayant investi dans les “hedge funds” (fonds spéculatifs) de Madoff.

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à l’escroquerie du gérant de fonds Bernard Madoff (Photo : null)

L’action de la première banque français a plongé, perdant plus de 10%.

La banque franco-belge Dexia pourrait perdre 85 millions d’euros et ses clients fortunés 78 millions. La banque néerlandaise Fortis a annoncé qu’elle pourrait perdre jusqu’à un milliard d’euros.

Les suisses UBS et Credit Suisse ont affirmé n’avoir pas d’exposition “matérielle” à cette fraude mais la place de Genève pourrait avoir essuyé une perte de 5 milliards de dollars.

La première banque italienne, UniCredit, a indiqué être exposée à hauteur “d’environ 75 millions d’euros” et sa compatriote Banco Popolare sur 68 millions.

Au Japon, la société financière Nomura Holdings a reconnu qu’elle pourrait subir une perte de 27,5 milliards de yens (225 millions d’euros) mais a qualifié “l’impact” de “relativement limité” compte tenu des sommes gérées.

Arrêté jeudi, M. Madoff, 70 ans, est accusé d’avoir monté une gigantesque fraude pyramidale en payant des intérêts à ses anciens clients grâce au capital apporté par les nouveaux.

Ancien président du conseil d’administration du Nasdaq, l’une des deux grandes Bourses de New York, M. Madoff était tellement respecté de Wall Street que l’autorité de régulation des marchés américains, la SEC l’avait nommé en 2000 pour siéger au sein d’un conseil consultatif et sollicitait “fréquemment” ses conseils, selon le Wall Street Journal.

Le vice-président américain Dick Cheney a estimé que la fraude était le fait de quelques “pommes pourries” et ne relevait pas d’une corruption généralisée.