[15/12/2008 18:58:09] PARIS (AFP)
à essence à Bordeaux le 20 août 2008 (Photo : Pierre Andrieu) |
Le prix du gazole, carburant le plus consommé en France, est tombé sous la barre de 1 euro le litre la semaine dernière en France, pour la première fois depuis le 19 janvier 2007, a indiqué lundi à l’AFP l’Union française des industries pétrolières (Ufip).
Le gazole représente 75% des ventes de carburant en France.
Depuis mars 2005, il n’a évolué qu’une seule semaine sous la barre de 1 euro le litre, celle achevée le 19 janvier 2007. Il valait alors 99,99 centimes le litre.
Le prix du gazole avait atteint un record le 30 mai à 1,4541 euro.
“Mais il est possible qu’on ait atteint un point bas”, prévient Jean-Louis Schilansky, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip).
En effet, selon le président de l’Ufip, “on assiste depuis quelque temps, sous l’influence des annonces de l’Opep, à une remontée du prix du brut qui était descendu à 40 dollars”.
Lundi à la mi-journée, le baril de brut avait bondi à 50 dollars à New York. En cinq mois, le baril de brut a perdu les deux tiers de sa valeur, après un record à plus de 147 dollars début juillet.
L’Opep s’apprête à baisser sa production, son secrétaire général ayant souligné lundi le besoin d’une réduction “d’envergure”, et le cartel s’attend à recevoir le soutien de la Russie dans ses efforts pour stabiliser les prix du brut.
“Tout le monde est favorable à une réduction (de la production), je n’ai aucun doute là -dessus”, a affirmé le président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Chakib Khelil, lors de son arrivée à Oran, deux jours avant la réunion convoquée mercredi.
Pour autant, si la baisse de production voulue par l’Opep n’a pas d’impact sur le marché, “on pourrait voir les prix du brut redescendre”, affirme le président de l’Ufip.
Interrogé par l’AFP sur le prix du gazole sous le seuil d’un euro, François Carlier, de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, estime qu'”il s’agit incontestablement d’une bonne nouvelle”.
Mais “nous craignons que cela ne dure pas”, ajoute-t-il, “la baisse du prix du baril s’explique aujourd’hui à cause de la récession, et le jour où l’économie repartira vers la croissance, on retrouvera certainement les sommets atteints cette année”.
“Il faut aussi rappeler que depuis 2003, en tendance, il y a globalement une très forte hausse du prix des carburants, environ 25%, soit un niveau nettement supérieur à l’inflation”, insiste-t-il en précisant que “le prix du gazole pourrait être encore plus bas si les marges de raffinage n’étaient pas aussi élevées”.
Pour Thierry Saniez, de l’association CLCV, “il y a beaucoup de communication pour une petite baisse. Cette baisse aurait dû intervenir il y a trois mois, au mois d’août, lorsque le cours du brut a commencé à baisser fortement. Il s’agit d’un rattrapage logique mais tardif”.
M. Schilansky s’en défend: “on a répercuté entièrement la baisse du brut”.
Le prix du litre de super sans plomb 95 a pour sa part reculé de 2,41% la semaine dernière pour s’établir à 1,0835 euro. Son dernier sommet date de fin juin, à 1,4971 euro.
Le prix du fioul domestique a baissé à 0,5719 euro, soit un recul de 5,75% en une semaine. Il avait atteint un sommet, début juillet, à 1,0143 euro.
Les prix de l’Ufip correspondent à des moyennes hebdomadaires, mais ils peuvent varier d’un jour à l’autre ou d’une station-service à l’autre. Ils sont reccueillis par la Direction Générale de l’Énergie et du Climat (DGEC) pour le ministère de l’Ecologie.