Chatel chargé par Sarkozy d’une mission sur l’avenir du secteur automobile

[15/12/2008 18:41:27] PARIS (AFP)

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étaire d’Etat à l’Industrie Luc Chatel, le 15 décembre 2008 au Ministère des Finances à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

Nicolas Sarkozy a chargé lundi le secrétaire d’Etat à l’Industrie Luc Chatel d’une mission de réflexion pour élaborer des solutions à la crise du secteur automobile, qui rendra ses conclusions à la fin du mois de janvier, a annoncé M. Chatel.

“Le président m’a demandé de mener une mission sur l’automobile, qui va prendre jusqu’à la fin du mois de janvier, de réunir l’ensemble des partenaires, de leur faire un certain nombre de propositions”, a déclaré M. Chatel à l’issue d’une réunion à l’Elysée avec les constructeurs automobiles et leurs sous-traitants.

“Nous avons à réfléchir sur le fond à l’organisation de la filière automobile en France, à sa structure, aux choix stratégiques que nous avons à faire en matière d’investissements, en matière d’accompagnement de la sous-traitance automobile et en matière de positionnement sur les grands programmes de recherche et développement du véhicule du futur”, a-t-il ajouté.

“Le président réunira à nouveau l’ensemble des constructeurs et des sous-traitants présents à la fin du mois de janvier”, a poursuivi le secrétaire d’Etat à l’Industrie.

M. Chatel a souligné que le gouvernement était “prêt à faire ce qui est nécessaire pour sauver (la) filière automobile”.

Parmi ces mesures, il a évoqué la possibilité de “permettre aux constructeurs de se financer plus facilement sur le marché pour leurs investissements”, ainsi que l’a demandé le PDG du groupe Renault Carlos Ghosn, et promis une réponse d’ici “quinze jours à trois semaines”.

Lors de la réunion, Nicolas Sarkozy a lui aussi envisagé de “nouvelles formes d’aide, notamment sous forme de prêts ou garanties”, à élaborer en accord avec la Commission européenne, mais en contrepartie d’un “engagement fort” à ne pas délocaliser, a indiqué l’Elysée.

“On ne peut pas imaginer que l’Etat aide, accompagne des constructeurs automobiles et que cela se traduise par des délocalisation de production dans d’autres pays”, a insisté Luc Chatel devant la presse.

La semaine dernière, le chef de l’Etat avait assuré devant des députés UMP que les constructeurs automobiles “qui délocalisent” n’auraient “pas un centime” de l’Etat et mis en cause PSA Peugeot-Citroën, qualifié de “premier consommateur de départs en préretraites tout en mettant ses usines ailleurs”.

Le groupe français avait répondu qu’il produisait en France deux fois plus de véhicules qu’il n’en vendait dans l’Hexagone et qu’il y réalisait 50% de sa production mondiale.

“Le gouvernement nous a assuré de son soutien financier”, s’est réjoui pour sa part Lionel Baud, président du Syndicat du décolletage. “On a parlé également du report des charges sociales et fiscales pour l’ensemble des entreprises de la filière automobile. Donc, des instructions vont être données aussi dans ce sens”, a précisé M. Baud.

Le plan de relance de l’économie prévoit pour soutenir le secteur automobile une “prime à la casse” de 1.000 euros pour les véhicules de plus de dix ans en échange de l’achat d’une voiture neuve et peu polluante.

Il prévoit aussi un soutien aux filiales bancaires des deux constructeurs automobiles français et la mise en place d’un fonds d’investissement de 300 millions d’euros financés par les grands acteurs de la filière, qui devrait être opérationnel avant la fin janvier 2009, selon l’Elysée.