Le textile à la recherche d’une autre image

Une mission du groupe français , organisateur de
salons professionnels internationaux spécialisés dans le textile, séjourne,
actuellement, à Tunis, pour explorer avec les responsables de la Fédération
nationale du textile (Fenatex) et des structures d’appui du secteur les moyens
de conférer plus d’efficience à la participation des textiliens locaux aux
salons professionnels, et partant, d’améliorer l’image de marque du textile
tunisien à l’étranger.

Empressons-nous de signaler que le textile tunisien est présenté, jusqu’ici,
dans les salons comme un secteur basique, un secteur de poseur d’étiquettes et
de sous-traitance. Les professionnels tunisiens ambitionnent de changer cette
image réductrice et d’œuvrer à présenter dorénavant le textile tunisien comme un
secteur développeur et co-traitant.

Eurovet, à travers les 17 salons spécialisés dans la lingerie, la mode et le
sport, qu’il organise chaque année, peut contribuer à mieux faire connaître le
potentiel du textile tunisien et à en valoriser les marques.

Pour Mme Joêlle Marty, développeuse à Eurovet, la contribution de son groupe
consistera à apporter une assistance technique et logistique aux exposants
tunisiens aux salons du textile. Concrètement, il s’agit de leur fournir les
clefs nécessaires aux fins d’optimiser leur participation à ces manifestations,
de réussir les contacts d’affaires et de créer de l’animation dans les stands de
Tunisie. L’accent sera mis sur l’intensification de la communication sur le
textile tunisien et sur l’élaboration, à cette fin, d’une stratégie agressive.

S’agissant des atouts que le textile tunisien peut prévaloir à travers les
salons, M. Hervé Huchet, directeur de la division Mode à Eurovet, a cité la
proximité du site de production de l’Europe et l’avantage de réactivité qu’elle
peut générer, relevant que cette réactivité est actuellement d’une à deux
semaines pour le site de production Tunisie et de trois mois et plus pour les
sites asiatiques (Chine, Inde…). Aujourd’hui, a-t-il dit , une chose est sûre,
la grande distribution européenne a tendance à s’approvisionner, en cette
période de crise, chez les sites de production proches et à donner peu d’ordre
pour un sourcing en Asie.

Il a indiqué également qu’en matière de «marque textile», la Tunisie dispose
de plusieurs longueurs d’avance par rapport à ses concurrents. Des marques de
prêt-à-porter produites par des groupes comme Mabrouk, Fouchika et Dixti
commencent à être connues sur le plan international. Il a ajouté que la Tunisie
dispose, en matière de lingerie, d’une filière solide qui gagnerait à être mieux
promue dans les salons professionnels internationaux.

Quant aux produits phares que la Tunisie peut promouvoir dans ces salons, M.
Ali Nakai, secrétaire général de la Fenatex, a évoqué le pantalon (jeans et
autres), le maillot, la lingerie et la chemise de luxe importée actuellement sur
le marché américain par la société Bizertex.

Il a insisté sur l’enjeu pour les structures d’appui (Cepex, FIPA, Cettex,
Office du tourisme…) de coordonner davantage les efforts afin d’intégrer le
textile tunisien dans leurs campagnes de promotion.

M. Ali Nakai a annoncé, par ailleurs, qu’une journée d’étude et de réflexion
sur le thème «secteur textile et habillement : enjeux et défis» sera
incessamment organisée, au plus tard début janvier 2009.

Des groupes de travail relevant de la Fenatex présenteront au cours de cette
journée les résultats de réflexions engagées, depuis plusieurs mois, sur
plusieurs aspects de l’environnement du secteur textile-habillement. Il s’agit
entre autres de l’impact de la crise financière internationale sur le secteur,
l’image du secteur, la promotion et le développement du secteur, la
compétitivité du secteur, l’environnement social et les relations avec
l’administration.

Tout un chantier.