Le secteur financier absorbe la fraude Madoff dans l’attente de la Fed

[16/12/2008 10:56:06] PARIS (AFP)

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ésident de la Fed Ben Bernanke, le 4 décembre 2008 à Washington (Photo : Alex Wong)

Les investisseurs attendaient mardi la décision de la banque centrale américaine, qui pourrait abaisser son taux directeur à un niveau historique, alors que les mauvaises nouvelles sur le front économique et les expositions des banques à la fraude Madoff continuaient à tomber.

La Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) achèvera à 19h15 GMT une réunion de deux jours à l’issue de laquelle elle devrait très probablement réduire son principal taux, actuellement fixé à 1%, et le porter au plus bas niveau de son histoire.

Les avis divergent sur l’ampleur de la baisse, un grand nombre d’économistes privilégiant une baisse de 0,50 point, les “traders” pariant eux majoritairement sur une baisse de 0,75 point.

La Fed pourrait en outre surprendre en annonçant de nouvelles mesures de politique monétaire “non conventionnelles”, afin d’aider à relancer l’économie américaine qui traverse la phase la plus dure d’une récession annoncée comme la plus grave depuis la Grande Dépression des années 30.

Dans l’attente de cette décision, les Bourses européennes étaient orientées à la hausse dans la matinée, digérant visiblement l’annonce des répercussions sur les banques de la gigantesque fraude du financier new-yorkais Bernard Madoff.

A 09h35 GMT, Paris progressait de 1,50%, Francfort de 1,56% et Londres de 0,82%.

En Asie, les places financières ont fini en ordre dispersé Tokyo reculant de 1,12%, Shanghai progressant de 0,54% et Hong Kong de 0,6%.

Les grandes banques internationales, en Asie comme en Europe, ont comptabilisé lundi en centaines de millions les pertes potentielles liées à la fraude Madoff, évaluée au total à 50 milliards de dollars.

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à Tokyo, le 16 septembre 2008 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Parmi les dernières victimes en date, la néerlandaise Fortis pourrait perdre jusqu’à un milliard d’euros et la japonaise Aozora Bank jusqu’à 101 millions d’euros. La palme revient pour l’heure à l’espagnole Santander, deuxième capitalisation bancaire européenne, exposée à hauteur de 2,33 milliards d’euros, suivie par la britannique HSBC avec un montant de un milliard de dollars.

Les autorités américaines, qui ont annoncé la mise en liquidation de la société de Bernard Madoff, ont averti les investisseurs de ne pas se faire d’illUsions sur le niveau des sommes pouvant être recouvrées.

En parallèle à cette nouvelle tempête financière, des indicateurs publiés mardi ont à nouveau illustré le piètre état de l’économie mondiale.

Les ventes de voitures neuves en Europe ont plongé en novembre de 25,8% sur un an, selon l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) qui prend en considération 28 pays: 25 Etats membres de l’Union européenne (Chypre et Malte étant exclus), plus l’Islande, la Norvège et la Suisse.

Les baisses ont notamment atteint 17,7% en Allemagne, 14,1% en France, 29,5% en Italie, 36,8% au Royaume-Uni et 49,6% en Espagne.

Ces chiffres sont un nouvel argument pour justifier les appels à l’aide des groupes automobiles envers les pouvoirs publics.

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écembre 2008 à New York (Photo : Spencer Platt)

Aux Etats-Unis, les constructeurs, en particulier General Motors et Chrysler menacés de faillite, étaient suspendus à la décision de la Maison Blanche concernant un plan d’aide qui avait été refusé par les sénateurs.

Le président Bush avait indiqué qu’il ne se prononcerait pas avant son retour d’une visite en Irak et en Afghanistan.

En Russie, la production industrielle s’est effondrée de 8,7% en novembre sur un an. La publication de ce très mauvais chiffre intervient alors que certains économistes estiment que le pays est sur le point de plonger dans la récession? ce que dément le gouvernement.

En France, l’emploi salarié dans le secteur concurrentiel s’est réduit de 0,2% au troisième trimestre, confirmant que l’économie a détruit plus d’emplois qu’elle n’en a créés pour le deuxième trimestre consécutif.

En outre, l’indice composite des directeurs d’achat (PMI) dans l’Hexagone a reculé en décembre pour le septième mois de suite, s’établissant à son plus bas niveau historique à 38,4 points, selon une estimation provisoire.