[16/12/2008 12:03:30] PARIS (AFP)
Evolution des prix hebdomadaires |
L’inflation a poursuivi son reflux en novembre en France, où les prix à la consommation ont nettement reculé (-0,5%) par rapport au mois précédent, dans le sillage des prix du pétrole.
Par rapport au mois de novembre 2007, marqué par une flambée des prix de l’énergie et des matières premières alimentaires, le taux d’inflation s’établissait le mois dernier à seulement 1,6%, contre 2,7% en octobre, selon les données publiées mardi par l’Insee.
Cet été, au moment où les cours du brut étaient au plus haut, ce taux était de 3,6% sur un an.
Depuis la rentrée, l’inflation n’a cessé de reculer à cause de la décrue des prix du pétrole.
En novembre, les prix de l’énergie ont encore baissé de 5,5% par rapport à octobre et la baisse atteint 8,8% pour les seuls produits pétroliers. Sur un an, les prix des produits pétroliers sont en baisse de 5,4%.
L’inflation “sous-jacente”, c’est-à -dire hors tarifs publics et produits dont les prix sont très volatils comme le pétrole ou les matières premières, s’est en revanche accrue de 0,1% en novembre, soit une progression de 1,9% sur un an, précise l’Institut national de la Statistique.
Les prix des produits frais sont en baisse (-2,8% par rapport à octobre, -1,9% sur un an), ainsi que, dans une moindre mesure, ceux des services de transports et de communications, des autres services et des produits de santé.
Les prix de l’alimentation hors produits frais (+0,2% sur un mois, +4,7% sur un an), des autres produits manufacturés, des loyers, de l’eau et des services d’enlèvement des ordures ménagères et des services de santé se sont légèrement accrus.
“Ce retour de l’inflation à des niveaux normaux constitue un facteur important de soutien au pouvoir d’achat des ménages en cette période difficile”, s’est félicitée la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, dans un communiqué.
“On aurait envie de croire à cet argument. Il est malheureusement erroné”, rétorque l’économiste Nicolas Bouzou (Asterès), pour qui la baisse de l’inflation est “complètement compensée par la hausse du chômage”, sans “amélioration décelable du pouvoir d’achat des ménages”.
L’emploi salarié dans le secteur concurrentiel en France s’est ainsi réduit de 0,2% au troisième trimestre 2008, soit 36.500 postes en moins, selon les chiffres publiés mardi par l’Insee.
“Le pouvoir d’achat demeure donc sous très haute tension, mais pas pour les mêmes raisons qu’avant”, ajoute Alexander Law (Xerfi).
“Alors qu’en début d’année, c’était l’inflation qui réduisait à la portion congrue la part des revenus qui pouvait être consommée, désormais c’est l’emploi qui inquiète”, explique-t-il. D’où “l’urgence à aider les ménages d’une manière ou d’une autre” pour soutenir la consommation, et donc la croissance et la création d’emplois.
Après avoir atteint environ 2,8% en moyenne sur 2008, l’inflation devrait ainsi tourner autour de 0,8% sur l’ensemble de 2009.