Chemins de fer : le ton monte entre Deutsche Bahn et la SNCF

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ût 2008 à Francfort (Photo : Thomas Lohnes)

[16/12/2008 13:51:35] BERLIN (AFP) Le ton est monté mardi entre la compagnie allemande de chemins de fer Deutsche Bahn et sa rivale française SNCF, avec l’envoi d’un courrier virulent du patron allemand Hartmut Mehdorn à son homologue français.

“Nous ne voulons plus accepter à l’avenir le manque de réciprocité entre l’Allemagne et la France”, écrit M. Mehdorn dans cette lettre au président de la SNCF Guillaume Pepy, dont l’AFP s’est procuré une copie.

“L’ouverture du marché allemand est plus avancée qu’en France” et “la SNCF, comme d’autres entreprises françaises, en profite grandement tandis que nous mêmes et d’autres entreprises étrangères rencontrons toujours les mêmes problèmes en France: un marché fermé dans le transport de passagers, un marché théoriquement ouvert mais inaccessible dans les transports urbains et des obstacles importants” dans le fret, juge-t-il.

Le patron de Deutsche Bahn avance en particulier l’exemple de Keolis, filiale de la SNCF, et du groupe français Veolia, tous deux actifs en Allemagne.

La part de marché des sociétés françaises dans le transport de passagers en Allemagne est de 5,3%, montant à 7,4% dans le fret, selon Deutsche Bahn.

“L’ouverture du marché allemand a donné lieu à une activité très agressive des entreprises françaises”, écrit encore le patron de la compagnie allemande. Pour lui, “s’il y a une entreprise qui a lieu de se plaindre, c’est bien Deutsche Bahn au sujet de la SNCF, et cela depuis des années.”

M. Mehdorn se dit par ailleurs “très surpris et affecté” des attaques virulentes lancées la semaine dernière par M. Pepy contre sa grande rivale allemande.

M. Pepy avait accusé une filiale de Deutsche Bahn d’avoir piraté le réseau internet de la SNCF pour tenter de débaucher des conducteurs.

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épy, le 9 octobre 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont)

“Cette accusation “n’a aucun fondement”, selon le patron de Deutsche Bahn.

Sur une autre pomme de discorde, le train à grande vitesse Eurostar, M. Mehdorn rappelle que son entreprise “n’a encore entamé aucune démarche officielle.”

La presse britannique affirme que Deutsche Bahn aimerait racheter la participation britannique dans le train à grande vitesse. M. Pepy avait jugé que cela serait “prématuré, prétentieux et arrogant.”

Le ton a commencé à monter entre les deux entreprises après l’envoi par Deutsche Bahn et les chemins de fer italiens d’un courrier à la Commission européenne se plaignant du manque de concurrence en Europe.

Par ailleurs la compagnie allemande a engagé une bataille judiciaire concernant l’attribution du marché des transports publics de la ville française de Bordeaux.

De son côté, la SNCF a racheté 20% du capital de l’opérateur privé italien NTV spécialisé dans les trains à grande vitesse, que convoitait aussi sa rivale allemande.