[16/12/2008 14:33:14] ROME (AFP)
Logo de Total (Photo : Frank Perry) |
Le patron français du groupe pétrolier Total pour l’Italie, Lionel Levha, a été interpellé mardi dans le cadre d’une enquête sur de présumés pots-de-vin versés lors d’appels d’offre dans le sud du pays, un “pacte de corruption” d’un montant de 15 millions d’euros, selon l’agence Ansa.
“Le directeur général est interrogé dans le cadre de la procédure”, s’est contenté d’indiquer à l’AFP une porte-parole du groupe à Paris, refusant toutefois de révéler son identité.
“La police a un mandat pour perquisitionner les locaux de Total Italie et dans ce cadre certains membres de l’entreprise vont être interrogés”, a ajouté la porte-parole.
Quinze personnes au total sont visées par cette enquête concernant le versement de pots-de-vin lors d’appels d’offre pour l’extraction de pétrole en Basilicate (sud). Parmi elles, outre M. Levha, figure un député du Parti démocrate (PD, centre gauche), selon l’Ansa.
Lionel Levha, qui avait été nommé en juin 2007 à la tête de Total Italie, a été placé en garde à vue à Rome.
Un autre responsable de Total Italie, Jean Paul Juguet, à la tête du projet d’exploitation du gisement pétrolier de Tempa Rossa en Basilicate fait l’objet d’un mandat d’arrêt mais il se trouve actuellement à l’étranger, selon l’agence Ansa.
Le parquet a demandé l’assignation à résidence du député Salvatore Margiotta, responsable du PD pour la région, mais cette requête, présentée ce mardi, doit encore être approuvée par le Parlement.
M. Margiotta est accusé d’avoir réclamé environ 200.000 euros à un entrepreneur en échange de son soutien dans un appel d’offre.
Les deux responsables de Total sont soupçonnés d’avoir conclu un “pacte de corruption” d’un montant de 15 millions d’euros avec des entrepreneurs locaux pour les favoriser lors d’appels d’offres concernant la préparation du gisement pétrolier de “Tempa Rossa”.
Total Italie avait signé à l’automne 2006 l’accord pour l’exploitation du gisement qui doit entrer en production en 2010. Le groupe, opérateur avec un intérêt de 50 % était associé à l’Américain ExxonMobil (25 %) et l’Anglo-Néerlandais Shell (25 %).
M. Levha avait négocié et signé l’accord pour le gisement de Tempa Rossa.
Les quinze suspects sont notamment accusés d’association de malfaiteurs à des fins de corruption et violation de procédure dans des appels d’offre, selon la même source.
Le parquet a également ordonné des perquisitions, qui sont en cours, et la mise sous séquestre de nombreuses sociétés, précise l’agence, sans autres détails.