Pétrole : “réduction de 2 millions de barils par jour” à la réunion de l’Opep à Oran

[16/12/2008 22:35:26] ORAN (AFP)

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étrole Ali al-Nouaïmi, le 28 mai 2007 à Riyad (Photo : Fahd Shadid)

L’Opep devrait annoncer mercredi à Oran une réduction majeure de sa production, de deux millions de barils par jour (mbj), et appelle les producteurs non membres du cartel, comme la Russie, à contribuer à ses efforts de stabilisation des prix du brut.

Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, chef de file de facto de l’organisation, a levé mardi le voile sur les intentions du cartel en annonçant que “pour rétablir l’équilibre, il y aurait une réduction d’environ 2 millions de barils par jour” à l’issue de la réunion d’Oran, en Algérie.

Quant aux pays non membres de l’Opep, le secrétaire général de l’organisation Abdallah el-Badri a expliqué qu’elle souhaitait une réduction de leur production de “pas moins de 500.000-600.000 barils par jour”.

Avec un tel soutien des autres pays, qui n’était pas encore acquis mardi soir, la diminution de l’offre mondiale de pétrole pourrait atteindre 2,6 mbj.

Le ministre qatari du pétrole Abdallah al-Attiyah avait auparavant souligné que l’Opep avait “besoin d’un soutien pragmatique” des autres pays producteurs.

En attendant la décision officielle de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), les cours du brut étaient en recul mardi. A New York, le baril pour livraison en janvier a fini à 43,60 dollars, en baisse de 91 cents.

“Clairement, le marché avait déjà intégré la réduction de 2 mbj et il a considéré que ce n’était pas assez”, a commenté Addison Armstrong, analyste du cabinet américain Tradition Energy, cité par Dowjones Newswires.

L’annonce d’une baisse comprise entre 1,5 et 2 mbj était déjà largement anticipée par les analystes, après les déclarations du président du cartel, l’Algérien Chakib Khelil, et du secrétaire général Abdallah el-Badri, évoquant tous deux lundi “un consensus” sur une réduction “d’envergure”.

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

Le cartel s’inquiète de son impuissance à peser sur les prix qui sont passés sous la barre des 40 dollars début décembre à Londres, malgré deux baisses de production décidées par l’Opep depuis septembre (de 2 mbj au total).

Le marché met ainsi en doute la capacité du cartel d’agir sur les prix mais aussi d’appliquer ses propres décisions.

Face à ces appréciations, M. Nouaïmi a rappelé que l’Arabie saoudite avait réduit sa production entre août et novembre de 1,2 mbj, la faisant passer de 9,7 mbj à 8,5 mbj, et que les autres pays de l’Opep avaient réduit la leur d’un peu plus de 500.000 b/j, “ce qui fait un total d’environ 1,7 million de barils”.

L’Opep a ainsi, a-t-il souligné, respecté à 85% les deux réductions de production annoncées depuis septembre.

Le cartel s’attend désormais à un recul continu de la demande mondiale de pétrole en 2008 et 2009, selon son dernier rapport prévisionnel.

Lundi, M. Khelil a réaffirmé le souhait de l’Opep d’un “soutien concret” de la Russie –qui s’est récemment rapprochée du cartel– à la baisse de production prévue. Une importante délégation russe est arrivée mardi à Oran, comprenant notamment le vice-Premier ministre Igor Setchine chargé du secteur de l’énergie.

M. Setchine, cité par l’agence de presse russe RIA-Novosti, a déclaré que les firmes pétrolières russes avaient déjà réduit leurs exportations, “et en novembre cela a atteint un total de 1,5 million de tonnes, ce qui équivaut à 350.000 barils par jour”.

“Si la situation actuelle des prix continue, nous n’excluons pas la possibilité que les réductions” continuent “au niveau de 300.000 à 320.000 barils par jour”, a-t-il ajouté.

Quant à une éventuelle adhésion de la Russie à l’Opep, elle semble toujours peu réaliste, selon le quotidien russe Vedomosti qui citait mardi un responsable du gouvernement et une source proche de l’administration présidentielle russe.

La réunion de l’Opep sera ouverte mercredi matin par le président algérien Abdelaziz Bouteflika.