Le World Summit Youth Award : une occasion pour les jeunes d’aider le monde

Par : Autres

L’Organisation des Nations unies ne compte pas laisser les
jeunes au bord de la route. C’est en tout cas le message qu’on a voulu délivrer
en organisant une compétition entre les projets des jeunes issus de tous les
pays du monde : Le World Summit Youth Award (WSYA).

Le WSYA est une compétition qui célèbre les projets les plus pertinents des
jeunes. Elle démontre le potentiel de ces derniers en ce qui concerne la
création de solutions numériques. Les jeunes développeurs et créateurs du
e-contenu (ont l’âge ne dépasse pas les 30 ans), partout dans le monde, sont
invités à développer un contenu numérique inventif et créatif, et ce dans le but
de promouvoir et accomplir les Objectifs du millénaire pour le développement
(Millenium Development Goals).

Les projets seront étudiés par un jeune jury d’envergure internationale. Les
membres de ce jury sont des experts dans le domaine des TIC pour le
développement global. Parmi ce jury on trouve M. Marouen Mraihi (28 ans),
consultant en informatique dans une multinationale et membre très actif dans la
famille des jeunes qui ont participé au Sommet Mondial sur la Société de
l’Information (SMSI).

Entretien

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Webmanagercenter
: C’est la deuxième fois que vous faites partie de ce jury après l’édition
de 2005. Est-ce que vous pouvez nous donner une idée sur le nombre de
participants tunisiens dans ce concours ?

Marouen Mraihi : En 2005, on n’avait aucune participation tunisienne.
C’était décevant pour nous, mais on pouvait l’expliquer par le fait qu’à
l’époque, le nombre d’internautes (ADSL + RTC) dans notre pays était
relativement faible. De plus est, en 2005, le ministère tunisien des
Technologies de la Communication et Tunisie Telecom travaillaient encore
sur l’extension de notre infrastructure Data, ainsi que son amélioration.
Mais il me semble, aujourd’hui, que ce nombre est devenu beaucoup plus
important qu’en 2005 ; et par ce fait, je souhaite vivement qu’il y ait des
participations tunisiennes à ce concours, cette année.

Le SMSI a été organisé uniquement sur deux phases en 2003 à Genève et
2005 à Tunis. Quel a été votre apport par la suite… ?

Il faut dire que le SMSI se résumait en rencontres et initiatives
mondiales, qui ont comme but, entre autres, de réduire la fracture numérique
entre les pays du Nord et ceux du Sud. C’est dans ce cadre là que la famille
des jeunes voulait prouver l’importance de cette tranche d’âge dans la
société de l’information, comme individus actifs et non comme des simples
consommateurs passifs. De ce fait, le WSYA a été créé dans cette vision afin
de continuer le travail initié par le SMSI.

Que comptez-vous faire pour promouvoir cette compétition et faire
convaincre les jeunes à y participer ?

Théoriquement, étant partie du jury, je ne devrais pas faire ce travail
de communication. Mais voyant le manque de médiatisation de ce concours
auprès de mes compatriotes, j’ai pris l’initiative de communiquer avec
plusieurs medias tunisiens à propos du WSYA, afin d’encourager nos jeunes
créateurs à y participer. Mais attention, ceci ne va pas influencer
l’impartialité de mon évaluation avec les autres membres du jury lors de la
délibération.

Cette compétition est faite «par des jeunes pour les jeunes».
Devrions-nous comprendre, donc, que le contenu d’un site fait dans le cadre
de ce concours par les jeunes, doit être uniquement destiné pour les jeunes
?

Le contenu de ces projets est prioritairement destiné aux occupations et
préoccupations des jeunes. Toutefois, ces sites peuvent intéresser toutes
les tranches d’âges. La seule condition est que le e-contenue desdits sites
doive émaner de jeunes innovateurs (moins de 30 ans).

Personne ne peut nier l’existence d’une énorme fracture numérique entre
les pays développés et ceux en voie de développement, même si celle-ci est
en train de diminuer. Dans ce cas, on peut penser que les jeunes des pays du
Nord auront forcément plus de chance de remporter le WSYA que les pays du
Sud, à cause de cette fracture numérique.

En 2005, nous avons eu beaucoup de participations de pays en voie de
développement et figurez-vous que l’un des gagnants est issu d’un pays en
développement, le Kenya. Les projets qui avaient été primés à l’époque se
sont distingués avec leur originalité et leur créativité. Je vous fais
savoir que nous, les ‘’juges’’, nous les avons notés en prenant en
considération le contexte dans lequel ils ont été développés (c’est-à-dire
l’environnement géographique ou sociopolitique dans lequel ils sont issus).

Revenons au cas de la Tunisie, qui voyez-vous éligible à ce concours ?
Est –ce qu’une université tunisienne (donc un groupe de jeunes étudiants)
peut y participer ?

Bien sûr, les universités et les clubs communautaires peuvent participer
à cette compétition avec leur nom (le nom de l’université ou du club) comme
au nom de l’individu représentant du projet. Par ailleurs, je saisis cette
occasion pour vous mentionner le fait que je vois beaucoup de projets de fin
d’études (PFE) ou de mémoires qui peuvent être exploités comme un contenu
web original. Ainsi, ces PFE et/ou mémoires de fin d’études peuvent
participer à la compétition.

Quelles sont les conditions de participation à ce concours ainsi que les
dates limites de dépôt de candidatures ?

Primo, les participants doivent être âgés de 30 ans ou moins. Secundo, le
projet doit être opérationnel à la date de la soumission (site fonctionnel
et accessible sur le net à la date de du dépôt de la candidature). Tertio,
le projet doit faire partie de l’une des 5 thématiques suivantes : le combat
contre la pauvreté/famine/maladies, l’éducation pour tous, le pouvoir des
femmes, la création de votre propre type de culture (comme la culture
underground façon tunisienne) ou encore ‘’Soyez vert’’ (pour la protection
de l’environnement). Cela va de soit, le site doit respecter les normes
d’éthique civique.

Imaginons qu’un jeune Tunisien ait une idée originale pour participer à
ce concours, mais il n’a pas les compétences techniques pour développer le
site (design inclus) et/ou n’a pas les moyens pour l’héberger. Que peut-il
faire ?

Faire un site web passe par plusieurs étapes : le design jusqu’à son
développement en passant par le contenu (texte ou multimédia). Beaucoup de
personnes ne maîtrisent qu’une partie de ce processus. Généralement, ceux
qui posent problème, donc, sont ceux qui produisent le contenu sans avoir la
technicité pour l’intégrer dans un site. C’est la raison pour laquelle je
m’indigne sur le fait qu’il n’y ait aucune instance ou société qui se
propose de parrainer ces producteurs de contenu en leur offrant le
savoir-faire technique pour héberger leur projet et ainsi participer à ce
concours.