ée de l’usine Chrysler de Warren (Michigan), le 16 décembre 2008 (Photo : Spencer Platt) |
[18/12/2008 05:45:44] NEW YORK (AFP) Chrysler, le plus petit des constructeurs américains, va fermer l’ensemble de ses usines pendant un mois, le temps d’écouler les invendus qui s’accumulent, à la suite de l’effondrement du marché automobile aux Etats-Unis.
Le constructeur d’Auburn Hills (Michigan, nord), dont le sort est suspendu à une aide financière rapide de Washington, a annoncé mercredi une prolongation des congés déjà prévus pour les fêtes de fin d’année.
“Toutes les capacités de production de Chrysler seront interrompues après la dernière équipe vendredi 19 décembre. Les salariés concernés ne retourneront pas travailler avant le lundi 19 janvier 2009”, a indiqué le groupe dans un communiqué.
Cette décision concerne 30 sites en Amérique du Nord, qui emploient environ 46.000 personnes, a précisé à l’AFP David Elshoff, un porte-parole de Chrysler. Les ouvriers concernés par cette mise au chômage technique percevront une rémunération partielle, a-t-il ajouté.
Le groupe a indiqué avoir fait part un peu plus tôt dans la journée de cette initiative à ses salariés et au syndicat automobile américain, l’UAW.
Cette initiative survient alors que Chrysler, tout comme ses pairs General Motors et dans une moindre mesure Ford, attend le déblocage d’une aide fédérale d’urgence pour éviter la faillite. Chrysler a dit être menacé par une crise de liquidités dans les toutes prochaines semaines.
Mercredi soir, le président américain George W. Bush a dit que son administration annoncerait “relativement vite” sa décision sur une telle aide.
Chrysler, qui appartient au fonds Cerberus depuis août 2007, se débat dans un marché automobile en chute libre. Sa situation est d’autant plus difficile que les modèles qui ont fait sa force, de type 4×4 et “pick-ups”, ne correspondent plus à la demande: ses ventes aux Etats-Unis ont chuté de 47% en novembre, après avoir reculé de 35% en octobre et de 33% en septembre.
Chrysler a invoqué mercredi cet effondrement du marché et le tarissement du crédit à la consommation pour justifier ces “ajustements significatifs du calendrier de production”.
à l’usine Chrysler de Warren (Michigan), le 16 décembre 2008 (Photo : Spencer Platt) |
Fin octobre, il avait déjà annoncé la fermeture d’une usine dans le Delaware (nord-est) et une réduction des effectifs dans une autre, pour ajuster sa production à la montée des stocks chez ses concessionnaires.
“Les concessionnaires de Chrysler ont confirmé au groupe lors de récentes réunions qu’ils rencontrent de nombreux acheteurs potentiels pour des véhicules de marques Chrysler, Jeep et Dodge, mais qu’ils sont incapables de conclure des ventes en raison d’une impossibilité de financement”, a plaidé Chrysler.
Depuis le début du mois, les annonces comme celles de Chrysler se sont multipliées, alors que les constructeurs s’efforcent d’adapter un outil de production calibré pour un marché de 16 à 17 millions de voitures à des ventes qui devraient être inférieures cette années à moins de 13 millions.
Le marché se situe actuellement à un plus bas depuis 35 ans, si l’on prend en compte l’augmentation de la population intervenue entre-temps.
GM va ainsi produit au premier trimestre seulement 350.000 véhicules en Amérique du Nord au premier trimestre, soit 59% de moins que l’an passé. Il va mettre au chômage technique –total ou partiel– 20 usines.
Ford a réduit de 37% son objectif de production pour la région au premier trimestre, à 430.000 unités. Le grand rival japonais Toyota a lui aussi ralenti la cadence aux Etats-Unis et a récemment annoncé la suspension de la construction d’une nouvelle usine.