Afin de mieux saisir les circonstances du déroulement de la
dernière édition du SIB et comprendre les tenants et les aboutissants d’une
foire traditionnellement réussie qui a, cette année, tourné à l’aigre, nous
avons rencontré Lotfi Ben Miled et Ali Ben Mansour, respectivement P-DG de la
SOGEFOIRES et directeur de la communication.
Entretien :
Webmangercenter : A quelle année remonte la première édition du SIB ?
Sogefoires : La première édition du SIB remonte à l’année 1984. Savez-vous
que parmi les premiers exposants, il y avait des techniciens qui sont devenus
maintenant, grâce au SIB, des chefs d’entreprise et de grands hommes d’affaires ?
Depuis la première édition, le SIB est devenue une manifestation annuelle que
tout le monde attend avec impatience, surtout que le nombre des technophiles et
des internautes tunisiens a augmenté d’une façon exponentielle, au fil des
années.
Mais depuis la commercialisation de l’ADSL en Tunisie, l’engouement du public
pour l’informatique a pris une telle mesure, que notre salon voyait l’arrivée en
masse d’un public assoiffé de connaissance High Tech. De plus, le SIB offrait la
possibilité aux différentes sociétés exposantes dans le Salon de faire des
promotions exceptionnelles sur leurs marchandises. Ceci a drainé encore plus de
gens qui sont en quête de bonnes affaires. Ainsi, au fil des années, le SIB
est devenu l’occasion incontournable pour mettre à jour ses connaissances TIC
(surtout pour les entreprises) mais aussi une occasion à ne pas rater pour
bénéficier des dernières promotions. En d’autres termes, le SIB est victime de
son propre succès.
Pour pouvoir décharger un peu sur ce Salon, nous avons pris l’initiative de
créer deux autres manifestations: le High Tech Solution, qui se déroulera en
mars prochain, et la semaine de l’informatique, vers fin juin.
Le premier salon est destiné uniquement aux professionnels. Le deuxième est
assimilable à une grande boutique informatique où les exposants peuvent vendre
leurs matériels. Donc, «la semaine de l’informatique» ressemble beaucoup au SIB
sauf qu’il est uniquement dédié à l’achat. Cependant, le SIB garde son caractère
de salon d’exposition grand public.
On s’est plaint des couloirs qui séparent les stands des différents
exposants, pourquoi ont-ils été aussi étroits ?
La largeur des couloirs est de 2 à 2.5 m. Le problème est que parfois les
exposants ont tendance à «grignoter» de l’espace et à dépasser les limites qui
leur sont octroyés. Nous faisons des contrôles continus dans les deux halls pour
que les règles soient respectées. Nous étions parfois obligés de faire des
rappels à l’ordre aux récidivistes.
La propreté du parterre de la Foire laisse à désirer depuis le premier jour.
Comment l’expliquez-vous ?
Nous avons une équipe de nettoyage qui travaille sans relâche à partir de 8h
(donc avant l’ouverture des portes) jusqu’à 19h. Trois ouvriers permanents ont
été renforcés par une équipe de femmes de ménages. Malheureusement, nos agents
ont été rapidement dépassés par la quantité de flyers que distribuent certains
exposants, notamment les Fournisseurs d’Accès Internet (FAI). Malgré nos
recommandations, les brochures et flyers ont été distribués, à la tout-va, par
les exposants à l’entrée principale des clients. Ces derniers les ont jetés par
la suite à même le sol, dans les deux halls. C’est la raison pour laquelle, nous
avons décidé de ne plus mettre d’exposants dans l’entrée principale du SIB pour
l’année prochaine.
Les deux halls n’étaient apparemment pas suffisamment climatisés ce qui a
indisposé certains exposants et visiteurs ?
La climatisation était fonctionnelle. Nous avons fait une révision technique
des unités de climatisation juste avant le SIB. Mais il nous semble que la
puissance de ces unités est, peut-être, insuffisante. Ceci dit, nous essayerons
de trouver une solution pour assurer un maximum de confort aux visiteurs et aux
exposants de la SOGEFOIRES dans les prochaines éditions.
Sur la question des extincteurs, nous pouvons vous assurer que la SOGEFOIRES
en a mis dans les deux halls, mais l’emplacement est connu uniquement par les
agents de sécurité pour qu’ils interviennent en cas d’urgence.
Quant aux sorties de secours, il y en a réellement plusieurs : dans les deux
halls, à l’entrée principale et la sortie, les escaliers qui se trouvent à
l’entrée principale, sans parler des deux issues latérales.
Il est vrai que les issues de secours étaient louées. Nous ne le nions pas,
mais il faut savoir que les portes sont restées visibles et accessibles par le
public. Les exposants étaient, seulement, juxtaposés à ces portes.
Il semblerait également qu’il y ait eu une coupure inopinée du courant
électrique après la fermeture des portes, et ce lors de la première journée du
SIB. Ceci aurait coûté une panne irréversible d’un écran TV LCD de 2000 DT à
l’un des exposants. Ne disposez-vous pas d’un générateur électrique pour pallier
à ces pannes imprévisibles ?
La SOGEFOIRES possède un générateur électrique très puissant qui peut
supporter l’alimentation de tout l’édifice, pour éviter les éventuelles coupures
du courant électrique, ou même les sur/sous-tensions de la source (ndlr : le
courant de la STEG).
Soit ! Dans l’hypothèse où il y aurait eu une coupure de courant (ndlr : de
la STEG), le générateur aurait immédiatement pris le relais. Ce dernier aurait
certainement alimenté le circuit d’éclairage des tubes néon en priorité, puis
les prises de courant des stands.
Tout compte fait, nous n’avons reçu aucune réclamation de la part des
exposants à propos de ladite coupure et nous nous étonnons davantage que ledit
exposant qui aurait subi ce dommage matériel ne se soit pas manifesté pour nous
le dire. De ce fait, nous posons la question suivante à ce monsieur : «pourquoi
n’avez-vous pas déclaré cette panne à la direction le lendemain de ladite panne
électrique ?»
Un plan des stands des exposants est utile pour que les visiteurs puissent se
trouver facilement dans la Foire, on n’en a pas vu ?
Cela a déjà été fait auparavant, mais nous l’avons supprimé dernièrement.
Toutefois, il est fort probable que nous allons remettre ce fameux plan à
l’entrée du salon, pour les prochaines éditions. Mais sachez qu’il existe un
catalogue que nous offrons gratuitement aux professionnels.
Que faites-vous pour faire face à des actes d’incivilité tels le fait de
fumer et jeter les mégots par terre, ou de mettre la musique à fond avec des
hauts parleurs dignes d’une discothèque ?
Sachez que nous avons bien mentionné l’interdiction de fumer à l’intérieur du
bâtiment et nous avons explicitement informé nos exposants qu’il est interdit
d’utiliser des hauts parleurs pour émettre de la musique forte. Pendant toute la
durée du salon, nous n’avons pas arrêté de rappeler à l’ordre ces personnes,
mais notre staff est occupé au bon déroulement du salon et non pas à faire le
policier ! Malheureusement, le manque de civisme de certaines personnes nous a
laissé sans défense…
On vous reproche de ne pas avoir communiqué sur le salon dans les médias.
Qu’en est-il au juste ?
Nous avions l’habitude de communiquer sur le salon à la télévision, mais
figurez-vous que plusieurs exposants nous ont explicitement demandé de ne plus
le faire. Pourquoi ? Pour réduire les frais de dépenses. Car pour eux, augmenter
les dépenses, c’est augmenter le prix de location au mètre carré qui est de 130 DT HT pour un stand nu (sans cloisons) et de 140 DT HT pour un stand aménagé.
Sur ce dernier point, je voudrais vous faire remarquer que le prix de
location des stands en Tunisie est le moins cher dans le monde entier !
En parlant des prix, justement, certains exposants disent avoir été obligés
par la SOGEFOIRES à payer le prix de location du chariot pour l’empaquetage,
lors de la dernière journée…
La SOGEFOIRES n’a jamais donné un ordre pour que le chariot soit loué ! Nous
les mettons gratuitement à disposition de l’exposant, à la seule condition que
le responsable du stand laisse sa carte d’identité nationale comme garantie. Sur
ce fait, nous demandons à tout exposant qui a dû payer le chariot lors de la
dernière journée, de prendre contact avec Jalel Smati (directeur commercial de
la SOGEFOIRES) et/ou Hechmi Gannouchi (directeur du centre d’exposition de La
Charguia 1) –avec des preuves à l’appui (NDLR)- pour qu’ils nous donnent plus
d’informations sur ce sujet et que nous puissions agir en conséquence.
Beaucoup de nos lecteurs se posent de questions sur les raisons du maintien
du SIB à La Charguia et se demandent s’il n’était pas possible de le transférer
au Kram. Que répondez-vous à cela ?
Il faut savoir que la foire du Kram et le Centre d’exposition de La charguia
ne font pas partie de la même société organisatrice. De plus, le SIB s’est fait
connaître à La Charguia, et le faire déplacer au Kram va bousculer les habitudes
des usagers. En outre, nous pensons que La charguia 1 est plus accessible à «monsieur-et-madame-tout-le-monde»
grâce aux moyens de transport, surtout pour les étudiants.
Toutefois, nous ne sommes pas réfractaires pour aller au Kram, bien au delà,
nous comptons rentrer en discussion avec eux pour trouver un arrangement. Mais
il faut savoir que ceci entraînera, éventuellement, des augmentations sur les
frais de location à cause des charges qui en découleront. Or, la majorité
écrasante des exposants cherche plutôt à réduire les frais de location. Déplacer
le SIB vers le Kram risque d’augmenter les charges d’organisation pour la SOGEFOIRES, une chose qui pourra faire fuir beaucoup de nos clients. Ceci
expliquerait peut-être que certains exposants aient exprimé leur refus total de
passer au Kram. Hélas, on ne peut pas satisfaire tout le monde !
Et le problème de stationnement des voitures lors du SIB ?
Pour ce qui concerne la circulation des voitures et le stationnement, la
municipalité de la circonscription «Cité el Khadra», à laquelle est rattachée la
SOGEFOIRES, nous a promis de faire des efforts de réarrangement pour augmenter
la capacité du parking. Nous espérons qu’ils feront le nécessaire avant la
prochaine édition.
Lire aussi :
– Et si le SIB de Tunis passait vers le Kram ?
– Le cri d’un exposant au SIB 2008 : jusqu’à quand allez-vous subir ces aberrations en silence?