La Bourse de Paris a cédé 0,26%, désorientée par les “quatre sorcières”

[19/12/2008 17:20:17] PARIS, 19 déc 2008 (AFP)

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Un trader dans une banque parisienne, le 8 octobre 2008 (Photo : Patrick Kovarik)

La Bourse de Paris a fini en petite baisse vendredi, le CAC 40 perdant 0,26% au terme d’une séance instable et peu lisible, où les facteurs techniques l’ont emporté sur les nouvelles économiques.

L’indice vedette a cédé 8,25 points à 3.225,90 points, dans un volume d’échanges modeste de 4,8 milliards d’euros, se redressant en fin de séance après être descendu jusqu’à 3.146,82 points (-2,70%).

Londres a abandonné 1,01%, Francfort 1,26% et l’Eurostoxx 50 0,34%.

“Ce n’est pas un marché très logique, les +quatre sorcières+ ont sans doute brouillé les cartes”, a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien, évoquant l’expiration simultanée de contrats à terme et d’options sur les indices et les actions.

En obligeant les investisseurs à solder les positions prises ces derniers mois, cette échéance “entraîne des mouvements assez erratiques, sans grand lien avec les nouvelles du jour”, a poursuivi le vendeur.

Selon lui, l’indécision risque de se poursuivre “jusqu’à fin décembre, avec une grande volatilité et des volumes très faibles”, le principal enjeu étant de “défendre le seuil des 3.200 points sur le CAC 40”, après une année désastreuse.

La place parisienne n’a même pas profité de la tendance positive à Wall Street, après l’aide de 13,4 milliards de dollars annoncée par la Maison Blanche en faveur des constructeurs américains, et tirée du plan Paulson de soutien au secteur financier.

“C’était plutôt attendu, et les montants correspondent aux chiffres qui circulaient”, a relativisé le vendeur d’actions.

Les autorités américaines ont, de surcroît, assorti leur aide de conditions extrêmement strictes, exigeant notamment que les constructeurs fassent “la preuve de leur viabilité à long terme d’ici au 31 mars 2009”, sous peine de rembourser les sommes perçues.

Sanofi-Aventis (+2,50% à 47,33 euros) a soutenu le marché, profitant une nouvelle fois de la faible sensibilité de son activité à la conjoncture. “En cette fin d’année, on ne voit guère que le secteur de la santé qui puisse résister”, a jugé le vendeur d’actions.

Danone (+1,90% à 43,95 euros), Air Liquide (+0,37% à 64,95 euros) et Pernod Ricard (+0,74% à 51,68 euros), qui figurent également parmi les dix meilleurs performances annuelles du CAC 40, ont profité de la quête de placements peu risqués.

Total (-1,71% à 39,57 euros), principale composante du CAC 40, a souffert de l’incapacité de l’Opep à enrayer la chute du prix du pétrole, tombé au plus bas depuis avril 2004.

BNP Paribas (-7,97% à 30,37 euros) a poursuivi la dégringolade amorcée depuis l’annonce, mardi soir, de lourdes pertes sur ses activités de marché. Le groupe “a définitivement perdu son statut de meilleure banque française”, estime le vendeur d’actions, d’autant que les investisseurs espéraient “des mesures un peu plus musclées d’adaptation à la crise”.

Natixis (+4,10% à 1,32 euro), à l’inverse, a séduit en annonçant l’arrêt de ses activités d’investissement pour compte propre, et en décidant de placer les 19 milliards d’actifs correspondants dans une structure spécifique, qui en gèrera l’apurement.

ArcelorMittal (-2,23% à 17,76 euros) a souffert de l’abaissement de la recommandation sur son titre par la banque américaine JPMorgan à “neutre” contre “surpondérer” auparavant.

Dassault Aviation (-5,56% à 391 euros) a souffert après avoir annoncé qu’il attendait un chiffre d’affaires 2008 “en baisse d’environ 10% par rapport à 2007”, et avoir signé un accord définitif avec Alcatel-Lucent pour le rachat de sa part de 20,8% dans Thales.

Bénéteau (-0,60% à 6,60 euros), en forte baisse en début de séance, s’est redressé malgré la chute de 48% de son chiffre d’affaires au premier trimestre, “nettement en-deçà” des prévisions de Natixis Securities.

Euronext (CAC 40)