[19/12/2008 15:56:25] BRUXELLES (AFP)
êcheurs offrent des cabillauds le 17 avril 2008 à Boulogne-sur-Mer pour dénoncer la réduction des quotas (Photo : Philippe Huguen) |
Les ministres européens de la Pêche ont trouvé un accord vendredi sur la répartition des quotas de captures l’an prochain, avec une forte hausse des prises de cabillaud en mer du Nord mais des baisses importantes ailleurs pour cette espèce considérée comme en danger.
Le compromis négocié à Bruxelles “a été adopté à l’unanimité”, a indiqué à la presse le ministre français Michel Barnier à l’issue de la réunion, qui avait débuté jeudi.
Pour la première fois depuis longtemps, les quotas de capture de cabillaud, une espèce considérée comme menacée, vont fortement augmenter en mer du Nord, ainsi qu’en Manche Est (+30%) par rapport à 2008. Les ministres ont entériné un accord en ce sens déjà conclu sur le principe avec la Norvège.
L’an dernier la hausse du quota en mer du Nord n’avait été que de 11%.
“Le plan de reconstitution” du cabillaud, mis en place sur le long terme par l’Europe, “commence à fonctionner”, a estimé M. Borg.
En contrepartie, dans ces zones, des mesures sont prévues pour réduire les rejets de poissons en mer par les pêcheurs, avec des filets et engins de pêche plus sélectifs notamment, ainsi que l’obligation pour les chalutiers de quitter des zones considérées comme trop sensibles (fermetures de pêche en temps réel).
Dans la plupart des autres zones maritimes de l’Atlantique, concernées par l’accord, les quotas de cabillaud seront en revanche de nouveau en forte baisse en 2009, avec une réduction de 25% en moyenne, conformément à ce que demandait la Commission européenne.
Le cabillaud est une espèce peu migrante, ce qui fait que l’état des réserves peut fortement différer d’une zone à l’autre.
Parmi les autres décisions prises, les quotas d’aiguillat (petit requin) vont baisser de 50% (au lieu d’une fermeture demandée par Bruxelles). Dans le golfe de Gascogne, la France a obtenu de ramener la réduction de quota de langoustines à 5%, contre 15% proposé au départ.
En revanche, la fermeture de la pêche à l’anchois dans le golfe de Gascogne, en vigueur depuis quatre ans, reste en vigueur.
Les négociations ont été beaucoup plus apaisées cette année que par le passé, sans le traditionnel marathon nocturne des ministres.
Elles sont, il est vrai, de plus en plus étalées dans le temps. Ainsi la question des quotas de la Baltique et des espèces d’eaux profondes avait déjà été réglée en octobre. Et un plan de reconstitution du cabillaud sur le moyen terme avait été accepté en novembre, laissant peu de marge de manoeuvre pour les dernières tractations de décembre.
Les ONG font également valoir qu’avec le temps, les pêcheurs se montrent plus responsables dans la gestion des ressources, ce qui facilite les négociations.
“Nous avons trouvé ce point d’équilibre, toujours très difficile, dans un bon climat entre le souci de la gestion responsable et durable des ressources halieutiques fragiles, et celui de l’activité des marins pêcheurs qui mérite d’être encouragée”, a dit M. Barnier.