USA : l’automobile décroche 13,4 milliards de dollars pour sortir du gouffre

[20/12/2008 08:35:02] WASHINGTON (AFP)

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ésident américain George W. Bush le 19 décembre 2008 à Washington. (Photo : Saul Loeb)

Les constructeurs automobiles américains vont recevoir rapidement 13,4 milliards de dollars, un ballon d’oxygène vital pour leur éviter, au moins à court terme, la faillite, mais assorti de conditions très strictes, en particulier pour les syndicats.

Ces sommes, issues des 700 milliards de dollars du plan Paulson de sauvetage du système financier, bénéficieront à General Motors (GM) et à Chrysler, qui recevront respectivement 9,4 milliards et 4 milliards de dollars en décembre et janvier, a annoncé vendredi la Maison Blanche.

Une deuxième enveloppe de 4 milliards de dollars sera mise à la disposition de GM en février, sous réserve du déblocage de la seconde partie des fonds du plan Paulson par le Congrès, portant l’aide totale à 17,4 milliards de dollars.

Le troisième des “Big Three” de Detroit, Ford, réclamait seulement une ligne de crédit de précaution.

Avec la crise économique et la récession qui frappe les Etats-Unis, “laisser l’industrie automobile américaine s’effondrer” ne serait pas “responsable”, a déclaré le président George W. Bush. Il a averti que constructeurs et syndicats devraient “prendre les décisions difficiles nécessaires pour se réformer”.

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ésident américain George W. Bush le 19 décembre 2008 à Washington. (Photo : Saul Loeb)

M. Bush s’est finalement résolu à utiliser au profit de l’automobile des fonds votés pour sauver les banques, une idée à laquelle il avait longtemps résisté.

Mais cette bouée de sauvetage s’accompagne de conditions extrêmement strictes.

“Les compagnies doivent utiliser ces fonds pour devenir viables financièrement”, selon l’exécutif américain. Si elles ne sont pas capables de faire la preuve de leur viabilité à long terme d’ici le 31 mars, elles devront rembourser au Trésor l’ensemble des sommes avancées.

Le président élu Barack Obama a également appelé vendredi les constructeurs à faire des “choix difficiles” pour redevenir viables à long terme.

Le plan d’aide est “nécessaire pour éviter un effondrement de notre industrie automobile qui aurait des conséquences dévastatrices pour notre économie et nos travailleurs”, a-t-il ajouté.

Chrysler a indiqué qu’il avait accepté les conditions posées par la Maison Blanche.

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ès de chez Chrysler le 18 décembre 2008 à Warren. (Photo : Spencer Platt)

Le patron de GM Rick Wagoner s’est dit “très confiant” en sa capacité à respecter les conditions de viabilité financière posées par le gouvernement. Quant à Ford, il a relevé qu’il ne serait pas sorti indemne de la faillite de l’un de ses concurrents en raison de la grande interdépendance du secteur.

Les conditions posées au versement des aides comprennent celles déjà envisagées par le Congrès: attribution de +warrants+ (bons de souscription émis par une banque) permettant à l’Etat d’obtenir des actions préférentielles, limitation des primes aux dirigeants et élimination d’avantages en nature, comme l’utilisation de jets privés, pouvoir donné au gouvernement de bloquer les transactions supérieures à 100 millions de dollars, interdiction de verser des dividendes tant que les entreprises seront débitrices de l’Etat.

Le Trésor, qui gèrera ce programme, a ajouté des conditions supplémentaires:

– réduction des deux tiers de l’endettement par une conversion de la dette en capital.

– financement du fonds de protection sociale des retraités sous forme d’actions.

– élimination de la disposition permettant aux salariés en chômage technique de recevoir leur salaire.

– mise en place de conventions d’entreprises permettant d’être compétitifs avec les usines américaines des constructeurs étrangers d’ici le 31 décembre 2009.

– alignement des salaires sur ceux pratiqués par les usines américaines des constructeurs étrangers d’ici le 31 décembre 2009.

Ron Gettelfinger, président du syndicat de l’automobile UAW, a annoncé qu’il demanderait au futur président de revenir sur certaines de ces conditions, qu’il juge “injustes” et “visant spécifiquement” les salariés.

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ésident élu Barack Obama à Chicago, le 19 décembre 2008 (Photo : Nicholas Kamm)

Barack Obama a affirmé vendredi que son administration travaillerait avec l’UAW pour assurer la sécurité des emplois à long terme. “Je tiens juste à m’assurer que quand nous aurons un plan final de restructuration, ce ne sont pas les travailleurs qui en porteront tout le poids”, a-t-il dit.

La Maison Blanche a déjà souligné vendredi que les conditions n’étaient pas gravées dans le marbre.

Emboîtant le pas aux Etats-Unis, le gouvernement canadien doit quant à lui annoncer samedi son propre plan de sauvetage de l’automobile.