La presse américaine salue le plan d’aide aux constructeurs automobiles

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à l’usine Chrysler de Warren (Michigan), le 16 décembre 2008 (Photo : Spencer Platt)

[20/12/2008 14:38:15] WASHINGTON (AFP) La presse américaine saluait samedi la décision de l’administration du président George W. Bush d’accorder l’aide financière de l’Etat américain aux constructeurs automobiles, jugeant le plan de sauvetage équilibré.

“L’administration Bush semble avoir trouvé le juste équilibre, demandant aux constructeurs, à leurs actionnaires et (au syndicat de l’automobile) UAW de douloureux mais nécessaires sacrifices en échange de l’argent”, affirme le Washington Post, au sujet de cette aide d’urgence de 13,4 milliards de dollars accordée à General Motors (GM) et Chrysler, menacés de faillite. Le troisième des “Big Three” de Detroit, Ford, réclamait seulement une ligne de crédit de précaution.

“La seule chose qui aurait été pire que ce plan de l’administration aurait été de ne rien faire”, écrit le Washington Post dans un éditorial. “Alors que l’économie américaine et l’économie mondiale déclinent, l’effondrement de General Motors et Chrysler aurait sévèrement touché un grand nombre de leurs fournisseurs et peut-être Ford, et aurait aussi pu menacer les entreprises asiatiques et européennes opérant aux Etats-Unis”, poursuit le journal.

Pour le New York Times, cette aide va protéger l’économie d’une vague potentielle de pertes d’emplois, “mais ne garantit pas la survie à long terme de Detroit”.

“L’administration du président élu Barack Obama (qui prend ses fonctions le 20 janvier) devra toujours faire des choix difficiles sur la façon d’aider l’industrie automobile du Michigan à se réduire et devenir plus économe en énergie. Elle devra le faire s’il reste un espoir que Detroit soit à nouveau viable et fabrique les voitures que le public veut acheter et qui seraient adaptées à un monde de plus en plus gourmand en carburant”, écrit le journal.

Le Wall Street journal de son côté se montre nettement plus sévère, estimant qu’il s’agit d’une des dix pires décisions du président Bush. Selon le quotidien, le fait de puiser dans les 700 milliards de dollars du plan Paulson de sauvetage du système financier pour cette aide “crée un dangereux précédent que les démocrates citeront quand ils utiliseront les 350 milliards restant pour les détenteurs d’hypothèques, les Etats et les villes ou quiconque avec suffisamment d’influence politique”.

“M. Bush a aussi franchi la ligne jaune en acceptant de sauver un secteur dont les erreurs (…) ont été reconnues depuis des décennies”, affirme le journal.

Selon le plan d’aide, GM et à Chrysler recevront respectivement 9,4 milliards et 4 milliards de dollars en décembre et janvier.

Une deuxième enveloppe de 4 milliards de dollars sera mise à la disposition de GM en février, sous réserve du déblocage de la seconde partie des fonds du plan Paulson par le Congrès, portant l’aide totale à 17,4 milliards de dollars.