Wall Street : la pause de Noël devrait faire baisser l’activité

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à la Bourse de New York le 19 décembre 2008 (Photo : Ramin Talaie)

[20/12/2008 08:27:37] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York sera largement désertée la semaine prochaine pour la pause de Noël, mais les très faibles volumes de transactions attendus rendent possible maintes mauvaises surprises, d’autant que la situation est loin de s’améliorer sur le front des entreprises.

“Cela peut être une semaine délicate. Il peut potentiellement se passer beaucoup de choses, mais il peut aussi y avoir une absence de réaction à cause de la semaine de Noël”, indique Lindsay Piegza, de FTN Financial.

“Les professionnels quittent le navire aujourd’hui (vendredi) et ils vont laisser comme instruction à leurs seconds de ne prendre aucune position, dans un sens où dans un autre”, alors que l’année a été suffisamment difficile, souligne pour sa part Jeff Stau, stratégiste chez Raymond James Equities.

Les professionnels font valoir que décembre est en général un bon mois pour les marchés d’actions et que Wall Street a progressé en ce mois là en 1929 et 1987, après deux crises d’une extrême virulence.

La semaine écoulée, Wall Street a bien résisté à une accumulation de mauvaises nouvelles, grâce à l’intervention musclée de la Réserve fédérale. La banque centrale américaine a annoncé mardi une baisse historique de son taux directeur, qui évoluera désormais dans une marge comprise entre 0 et 0,25%, au lieu de 1% jusqu’à présent.

Sur la semaine écoulée, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) n’a cédé que 0,59% pour terminer à 8.579,11 points. L’indice a été bien soutenu par le bond enregistré mardi, de 4,20%, sa seule hausse de la semaine. Le Nasdaq, à dominante technologique, a de son côté avancé de 1,53% à 1.564,32 points, et l’indice élargi Standard and Poor’s 500 de 0,93% à 887,88 points. “La Fed a fait des efforts herculéens, et ça a marché”, estime M. Stau.

Le marché obligataire a violemment réagi à l’action de la banque centrale américaine, qui a également annoncé qu’elle allait acheter massivement des obligations du Trésor à maturités longues. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, a plongé à 2,131%, contre 2,589% vendredi dernier. Celui à 30 ans est tombé à 2,562%, contre 3,064% une semaine plus tôt.

Vendredi, Wall Street a bien accueilli l’aide d’urgence apportée par la Maison Blanche en faveur des constructeurs automobiles américains, pour un montant de 13,4 milliards de dollars. Dans les jours à venir, les investisseurs vont “surveiller tout mouvement en provenance de Washington”, a souligné Lindsay Piegza.

A surveiller également: les agences de notation, très actives la semaine écoulée. Standard and Poor’s a fait le premier pas vers un retrait de la note optimale (“AAA”) de General Electric jeudi, ce qui a déprimé Wall Street (-2,49% pour le Dow Jones), puis a abaissé le lendemain la note de onze banques internationales, dont plusieurs américaines.

Pour Lindsay Piegza, de nouvelle décisions des agences de notation pourraient être plus importantes que les indicateurs économiques à venir.

Le marché attend mardi l’indice de confiance des consommateurs en décembre qu’établit l’université du Michigan, mais aussi les ventes de logements neufs et anciens. Il gardera aussi un oeil sur les dépenses et revenus des ménages et les demandes hebdomadaires d’allocation chômage mercredi, la veille de Noël.