La Bourse de New York, le 20 novembre 2008 (Photo : Mario Tama) |
[21/12/2008 09:02:50] PARIS (AFP) Présents dans toutes les salles de marché et pourtant peu connus du grand public, les déontologues, qui travaillent avec les traders et les vendeurs d’actions, ont pour rôle de conseiller et contrôler, mais ils sont aussi chargés d’identifier les tricheurs.
La journée d’un déontologue commence par “le morning meeting”. Les analystes s’adressent au micro au reste de la salle de marché, ils communiquent sur les valeurs à suivre dans la journée et changent parfois leurs recommandations sur certaines d’entre elles: acheter, vendre ou conserver.
“Il y a déjà eu des cas d’analystes qui ont plagié les études d’un autre analyste”, explique un déontologue sous couvert d’anonymat et, dans ce cas, la triche “n’est pas évidente à caractériser”.
Le reste de sa journée se découpe ainsi: 20% de contrôles a priori, 80% de conseils sur le vif.
Parmi les contrôles récurrents, le déontologue s’assure que les fonds confiés aux vendeurs d’actions “ne viennent pas de Jersey ou des îles Caïmans”.
Il y a une obligation de tracer d’où vient et où va l’argent “parce que nous ne pouvons pas cautionner du blanchiment d’argent”, explique-t-il.
Ensuite, le déontologue conseille les vendeurs d’actions et les traders sur la conformité des ordres qu’ils comptent passer.
Il travaille alors dans l’urgence et “fait face en permanence à des situations qui n’existent pas” dans les textes. On doit “interpréter” les textes, les adapter à des “contextes concrets” face à un vendeur pressé qui demande “qu’est-ce que je fais, j’achète ou pas?”, raconte-t-il.
Dans ce contexte, “le déontologue apparaît très souvent comme l’+empêcheur de tourner en rond+, il cristallise parfois les mécontentements de celui qui s’est vu rappelé à l’ordre, voire refuser une entrée en relation avec un client”, décrit l’un d’entre eux.
Un exercice d’acrobatie entre les règles et l’immédiateté des salles de marchés que la crise pourrait venir un peu plus compliquer si elle s’accompagnait “d’une nouvelle régulation massive”, redoute-t-il.