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| ésident ukrainien Viktor Iouchtchenko, le 4 décembre 2008 à Kiev (Photo : Sergei Supinsky) |
[21/12/2008 20:42:50] KIEV (AFP) Le président d’Ukraine Viktor Iouchtchenko a accusé dimanche le Premier ministre Ioulia Timochenko d’être “incapable” de lutter contre la crise économique, après que cette dernière a accusé le chef de l’Etat de corruption et d’aggraver les problèmes du pays.
“La situation a sans aucun doute échappé depuis longtemps au contrôle du Premier ministre”, a estimé M. Iouchtchenko, selon un communiqué de la présidence, l’accusant d’être responsable des 22% d’inflation prévus en 2008.
“Je suis sûr que le Premier ministre est incapable d’évaluer les processus économiques et sociaux d’aujourd’hui”, a-t-il martelé.
M. Iouchtchenko a également accusé Mme Timochenko d’être désormais “en opposition avec la nation ukrainienne”, au cours d’un entretien accordé à la télévision ukrainienne, selon l’agence de presse russe Itar-Tass.
Ces déclarations interviennent après que Mme Timochenko a accusé le président de corruption et de spéculer sur la baisse de la monnaie nationale, la hryvnia qui a perdu la moitié de sa valeur ces dernières semaines, pour mettre le gouvernement en difficulté.
Elle a réclamé la démission de M. Iouchtchenko et demandé qu’une ONG spécialisée, le Parquet et le service de sécurité ukrainien (ex-KGB) enquêtent sur les actions du chef de l’Etat.
Le président a rejeté ces accusations comme incompétentes, selon le quotidien en ligne Ukraïnska Pravda.
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| à Kiev (Photo : Sergei Supinsky) |
“Il faut n’avoir aucune formation, même celle de l’école secondaire, pour manipuler ces choses dont elle est incapable même d’utiliser la terminologie”, a-t-il lancé.
Il a pour sa part accusé le chef du gouvernement d’avoir provoqué l’important déficit commercial du pays qui a, selon le président, entraîné la chute de la monnaie.
Enfin, le chef de l’Etat a écarté l’idée de législatives anticipées qu’il avait fixées pour décembre afin de se débarrasser de Mme Timochenko, puis repoussées sine die.
A la question de savoir s’il est prêt à signer un nouveau décret sur la tenue du scrutin anticipé, il a répondu “actuellement, non”, selon l’agence Interfax.
M. Iouchtchenko et Mme Timochenko sont depuis des mois au coeur d’une bataille pour le pouvoir sur fond d’inimitiés personnelles, provoquant un imbroglio politique interminable.
Entre-temps, contaminée par la crise financière mondiale, l’Ukraine fait face à des problèmes économiques sans précédent depuis les années 1990, lorsque les économies des pays ex-soviétiques peinaient à se remettre du choc de la chute de l’URSS.
