Le Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme
(UNIFEM) vient de publier son rapport thématique sur le Progrès des femmes à
travers le monde 2008/2009 sous le thème «Qui est responsable envers les femmes
? Genre et redevabilité». Une conférence de lancement du rapport en Afrique du
Nord a été organisée le 17 décembre 2008 au Maroc.
Le nouveau rapport biennal d’analyse de l’UNIFEM révèle la nécessité de
mettre en place des mécanismes de redevabilité plus performants afin de
permettre le suivi des progrès effectifs dans le domaine de l’égalité entre les
hommes et les femmes et de réaliser ainsi les engagements nationaux et
internationaux des Etats.
La redevabilité envers les femmes commence certes par l’augmentation du
nombre de femmes au niveau des postes de décision, mais elle ne s’arrête pas là.
Selon le rapport -dans le monde d’aujourd’hui- les femmes restent
sous-représentées dans les systèmes législatifs (1 femme pour 4 hommes) ; plus
de 60% des travailleurs non rémunérés des ménages sont des femmes, les femmes
continuent à percevoir un revenu en moyenne 17% plus bas que celui des hommes,
environ un tiers des femmes souffre de violence fondée sur le genre. Dans
certaines parties du monde, 1 femme sur 10 meurt des causes liées à la grossesse
bien que les moyens de prévention de la mortalité maternelle soient bien connus
et que le rapport coût/efficacité de ces moyens soit satisfaisant. Le rapport
révèle que ces écarts en matière de genre sont symptomatiques d’un déficit en
termes de redevabilité.
Madame Inès Alberdi, directrice exécutive de l’UNIFEM, précise que le rapport
«démontre que le respect des engagements internationaux pris envers les femmes
grâce à des mesures de redevabilité plus fortes, permettra de rapprocher les
Etats de la réalisation des OMD». Elle poursuit en disant que «ce rapport met en
lumière les défis qui restent à relever pour concrétiser l’égalité entre les
femmes et les hommes, il attire également l’attention sur le cas de millions de
femmes sujettes à la discrimination, exigeant des réparations et dont l’action a
véritablement changé la signification de la question de la redevabilité. Ceci
met d’ailleurs l’accent sur les actions que doivent entreprendre les
organisations multilatérales afin d’améliorer leur propre redevabilité».
Le rapport identifie 5 champs prioritaires qui requièrent une action urgente
pour renforcer la redevabilité envers les femmes :
1) la politique et la gouvernance,
2) l’accès aux services publics,
3) les opportunités économiques,
4) la justice
5) l’accès à l’aide internationale pour le développement et la sécurité.
Dans chacun de ces domaines, le rapport fournit le détail des moyens à
disposition pour renforcer les capacités institutionnelles et la bonne
gouvernance en faveur des droits des femmes. Les auteurs du rapport expliquent
que la bonne gouvernance a besoin des femmes, et les femmes ont besoin de la
bonne gouvernance.
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