«L’Union du Maghreb arabe est une aspiration populaire, nos
dirigeants font de leur mieux pour que ce projet avance. Malheureusement, l’UMA
a fait du surplace jusque-là mais nous gardons espoir que ça puisse un jour se
concrétiser». Ce sont les paroles prononcées le 15 décembre par M. Habib Mebarek,
notre ambassadeur en Algérie, en en marge de la journée touristique et
culturelle tunisienne organisée dans la capitale de ce pays frère. Les
initiatives, pourtant, se sont multipliées ces derniers temps.
Le 16 décembre, dans la ville marocaine de Tanger, des universitaires
maghrébins ont appelé au renforcement de la coopération universitaire entre les
pays de la région. Rappelant au passage, «le coût du non Maghreb». Une notion
chère au secrétaire général de l’UMA, M. Habib Ben Yahia. On perdrait 2% du PIB,
du fait de l’absence d’un marché maghrébin commun. Selon lui, «la création d’un
marché maghrébin fort de 85 millions d’habitants contribuera à la multiplication
du volume du commerce extérieur des pays de la région».
La manifestation de Tanger qui s’achèvera le 18 décembre, a été initiée sous
l’égide du ministère marocain de l’Education nationale et de l’Enseignement
supérieur, avec la collaboration d’une institution tunisienne, la Fondation
Temimi. Objectif affiché : promouvoir «la dynamique de coopération universitaire
maghrébine» pour surmonter les obstacles à l’UMA. Pour le directeur de la
fondation tunisienne, il s’agit de favoriser les échanges entre les universités
de la région, pour créer de nouvelles relations, et encourager les dirigeants à
aller de l’avant dans la construction du rêve maghrébin.
Au cours de ce même mois de décembre, des responsables des organisations
patronales des pays de l’UMA ont décidé de se réunir tous les trois mois, pour
accélérer la cadence de l’intégration économique maghrébine. Une priorité, quand
on sait que les échanges intermaghrébins ne «pèsent» que 3% du total des
échanges commerciaux extérieurs des pays de la région. L’Union européenne
continue de faire figure de modèle. Avec, pourtant, des Etats membres si
différents culturellement, linguistiquement. Et à l’histoire marquée par des
conflits sanglants. Il n’empêche, les échanges intermaghrébins ne pèsent pas
lourd face à ceux réalisés avec l’UE.
Même si, bon an mal an, on pourrait constater quelques petits frémissements,
peut-être annonciateurs de changement. Ainsi, pour les onze premiers mois 2008,
nos exportations de la Tunisie vers les pays de l’Union du Maghreb arabe ont
augmenté. Passant de 1.382 Mdt à la même période de 2007 à soit 1.676 Mdt
actuellement. Les chiffres de nos importations de provenance maghrébine sont
plus spectaculaires. Puisqu’ils sont passés de 1.170 MDT à 2.24 MDT. Côté
tunisien, les efforts sont quantifiables. Nos chiffres tendraient à montrer
davantage d’implication dans l’UMA. A noter que c’est aussi en Tunisie du 11 au
13 décembre 2007, qu’a eu lieu le premier congrès sur ce fameux « coût du non
Maghreb», sous l’intitulé «La construction maghrébine : Projet d’illusion ou
enjeu stratégique».
Alors, illusion ? Le 15 décembre 2008, lors de la journée tunisienne à Alger,
notre ambassadeur, Habib Mebarek a rappelé : «Il existe certes des problèmes,
mais nous ne baissons pas les bras». C’est l’essentiel.