Logo de Qimonda (Photo : Norbert Millauer) |
[22/12/2008 11:56:04] BERLIN (AFP) Un plan de sauvetage de 325 millions d’euros a été finalisé pour sauver Qimonda, fabricant de mémoires allemand et filiale d’Infineon, qui seront apportés par l’Etat régional de Saxe (est), Infineon et une banque portugaise, ont annoncé dimanche Qimonda et l’Etat saxon.
La Saxe (est de l’Allemagne), où Qimonda est l’un des plus gros employeurs, fournira un crédit de 150 millions d’euros, Infineon un crédit de 75 millions et “un grand institut bancaire” portugais apportera de son côté 100 millions d’euros, a indiqué Qimonda dans un communiqué.
Le groupe précise qu’il pourra en outre solliciter 280 millions d’euros de garanties publiques auprès de l’Etat fédéral et du Land de Saxe. “Les négociations sur 150 millions d’euros (de garanties) sont déjà bien avancées”, selon Qimonda.
En contrepartie, le groupe dont l’avenir semble ainsi assuré s’est engagé à renforcer ses sites de recherche et de production à Porto, au Portugal et à Dresde, capitale régionale de la Saxe.
La Saxe s’était dite prête mardi à accorder un prêt de 150 millions d’euros à Qimonda mais réclamait un apport équivalent de la maison-mère Infineon, qui détient 77,5% de Qimonda. Or Infineon, en mauvaise santé financière, avait refusé, estimant un tel effort au-dessus de ses forces.
“Nous avons réussi la percée” nécessaire pour enclencher le sauvetage de Qimonda, s’est félicité dimanche le ministre de l’Economie de Saxe, Thomas Jurk, qui a remercié son homologue portugais pour l’aide “rapide” décidée par une banque portugaise, selon un communiqué de son ministère.
Le patron de Qimonda, Kin Wah Loh, a lui aussi “remercié” le Portugal pour sa contribution.
Qimonda a aussi des usines en Allemagne, Chine, Malaisie, à Taïwan et aux Etats-Unis.
L’entreprise a prévenu qu’elle allait reporter à la mi-janvier la publication de ses résultats du 4e trimestre 2008 et de l’année 2008, pour “prendre en compte les effets” des mesures annoncées dimanche.
L’intérêt de la Saxe pour sauver Qimonda s’explique par le fait que cet Etat régional, très touché par le chômage, a misé gros sur la fabrication de composants électroniques pour lutter contre le marasme économique ayant suivi la Réunification et que Qimonda, dont le siège est à Munich (sud), est très présent en Saxe, avec une usine à Leipzig et un centre important de recherche à Dresde.
Le plan de sauvetage devra recevoir le feu vert des autorités européennes, a rappelé Qimonda dimanche.
Victime de l’effondrement des prix sur son marché, Qimonda essuie depuis quelque temps des pertes trimestrielles dépassant même son chiffre d’affaires, qui s’était établi à 3,61 milliards d’euros sur l’exercice 2007.
Elle a déjà annoncé une importante restructuration qui doit toucher 3.000 des quelque 13.000 emplois du groupe dans le monde.
Les 375 millions récoltés doivent lui permettre de développer de nouvelles technologies.
Infineon, fabricant de semi-conducteurs, détient encore 77,5% de Qimonda et veut s’en débarrasser au plus vite. Il a bien trouvé quelques repreneurs potentiels mais les discussions traînent en longueur.