Samaritaine : démission des représentants de Cognacq-Jay, en désaccord avec LVMH

[22/12/2008 15:57:20] PARIS (AFP)

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és de la Samaritaine rassemblés devant le grand magasin parisien, le 14 juin 2006 (Photo : Mehdi Fedouach)

Les représentants de la Fondation Cognacq-Jay à la Samaritaine ont démissionné du conseil d’administration de l’ex-grand magasin en raison d’un “désaccord profond” sur son avenir avec l’actionnaire majoritaire, le groupe de luxe LVMH, a-t-elle annoncé lundi dans communiqué.

“Cette démission illustre le désaccord profond et fondamental existant avec l’actionnaire majoritaire, le groupe LVMH, sur l’avenir même de la Samaritaine”, a indiqué dans un communiqué la Fondation Cognacq-Jay, qui conserve toutefois 40,6% du grand magasin.

Ce désaccord, qui dure depuis des mois, porte sur une opération de levée de capitaux permettant de reconstituer les fonds propres du magasin et le projet de transformation du bâtiment, proposés par LVMH, actionnaire à hauteur de près de 60%.

Les représentants de la Fondation Cognacq-Jay au conseil d’administration de la Samaritaine sont au nombre de trois, dont le président de la fondation, Georges Renand.

Dans un courrier adressé au président de ce conseil, ils estiment que LVMH “n’a visiblement et en aucun cas besoin” de leur participation, “sauf pour servir d’une forme d’alibi à laquelle” ils refusent de se prêter.

Selon eux, les engagements de LVMH de développer la Samaritaine comme un grand magasin parisien au moment de son acquisition en 2001 “ont été purement et simplement abandonnés”.

LVMH “entend mettre en oeuvre et imposer un projet pharaonique (un investissement de 450 millions d’euros), sans justification précise des travaux à réaliser”, a dénoncé la fondation. Pour elle, “l’espérance de rentabilité” de ce projet apparaît comme “dérisoire”.

Cette démission, prévient-elle, expose la Samaritaine à “un risque de dissolution”, dans le cas où une plainte serait déposée contre LVMH et où il serait donné raison à la fondation, a précisé une porte-parole.

Contacté par l’AFP, LVMH n’était pas en mesure de commenter ces informations dans l’immédiat.

La Samaritaine, qui employait 725 salariés, a fermé le 15 juin 2005 pour initialement six ans de travaux destinés à renforcer la sécurité.

Le projet présenté par LVMH prévoit l’ouverture sur le site fin 2013 d’un “centre d’affaires et de commerces”. Il comprendrait 26.000 m2 de commerces à vocation grand public, 26.000 m2 de bureaux haut de gamme, un hôtel de prestige en front de Seine (14.000 m2) et des logements sociaux (2.400 m2).

La Mairie de Paris lui a toutefois demandé en octobre de le faire “évoluer” pour donner davantage de place aux logements sociaux.