Face à la crise des marchés automobiles, Michelin réduit son activité

photo_1229959838574-1-1.jpg
Pneus Michelin (Photo : Pierre Andrieu)

[22/12/2008 15:33:16] PARIS (AFP) Confronté à l’effondrement des marchés automobiles en novembre, le groupe de pneumatiques Michelin a réduit son activité dans la plupart de ses usines dans le monde pour faire face à la crise et mieux maîtriser ses stocks.

“On s’adapte aux marchés”, a résumé lundi une porte-parole du groupe, avant de préciser que les réductions d’activité n’étaient “pas homogènes”, mais décidées “usine par usine, atelier par atelier”.

Les arrêts de production vont de quelques jours à plus de deux semaines, selon les sites, mais toutes les usines ne sont pas concernées. Début octobre, Michelin avait chiffré ces baisses de production à 10%, surtout en Amérique du Nord et en Europe.

Michelin, qui dispose de 69 sites de production dans 19 pays, comptait plus de 121.000 salariés à la fin 2007.

La “sous-activité” va générer des coûts exceptionnels d’un montant “proche de 150 millions d’euros” dans les comptes du quatrième trimestre, a prévenu Michelin.

Le groupe avait fait état dès le mois d’octobre d’une “baisse des commandes”. Et le mois de novembre s’est traduit par “une nouvelle et forte détérioration du niveau de la demande en pneumatiques”.

La crise frappe l’ensemble des marchés, Europe, Amérique du Nord, mais aussi Asie et Amérique du Sud, d’où la décision de mettre en oeuvre “des réductions significatives d’activité dans la plupart de ses usines dans le monde”.

L’objectif affiché par le groupe est de “maîtriser ses stocks” et pouvoir “entamer l’année 2009 en préservant ses marges de manoeuvre”.

Depuis des semaines, les annonces de baisse de production se multiplient. Dernière en date, l’arrêt d’une semaine en fin d’année dans deux ateliers de Clermont-Ferrand, fief du groupe.

L’atelier de Cataroux, principal site de production clermontois (400 personnes), ferme du 22 au 29 décembre, et l’atelier de fabrication de fils de la Combaude (100 personnes) du 18 au 24 décembre.

Auparavant, des mesures de chômage partiel avaient été annoncées dans les usines de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire, 1.300 salariés), Blanzy (Saône-et-Loire, 1.600 salariés), Roanne (Loire, 900 salariés), et Cholet (Maine-et-Loire, 1.350 salariés).

En Europe, le groupe a annoncé des “arrêts ponctuels” de quelques jours à deux semaines dans son site d’Olsztyn (Pologne), qui emploie 4.000 salariés.

Les deux usines de Zalau (Roumanie), employant quelque 1.600 personnes, sont fermées de la mi-décembre à début janvier.

Le groupe a recours à des mesures d’accompagnement pour “faire en sorte que les salariés soient le moins pénalisés” financièrement, explique la porte-parole: incitation à utiliser les RTT, les congés y compris par anticipation sur 2009, mise en place de formation, maintenance des sites.

Les derniers chiffres de Michelin traduisent la chute brutale du mois de novembre.

En pneus tourisme-camionnette, les premiers montages sur les véhicules neufs ont plongé de 33,5% en Europe (Russie incluse) et de 31% en Amérique du Nord. Le marché du remplacement a également reculé, de 10% en Europe et de 20% en Amérique du Sud.

Les marchés des pneus poids lourds sont aussi en forte baisse, tant pour les premiers montages (-36% en Europe et -25% en Amérique du Nord) que pour les remplacements (-26% en Europe, -19% en Amérique du Nord).

L’action Michelin était en baisse de 2,76% à 36,14 euros à la Bourse de Paris à 15h30 (14h30 GMT), dans un marché en repli de 1,15%.