Aujourd’hui à la tête d’OCTOPUS®, une agence conseil en
publicité et communication des plus connues en Tunisie, Jamil Kâaniche se
définit pourtant comme un autodidacte en la matière, parce que la maîtrise qu’il
a des techniques de communication d’édition d’impression, de signalétique,
d’évènementiel… il l’a acquise sur le terrain. A force de persévérance et de
labeur.
OCTOPUS® souffle cette année ses 20 bougies, et à cette occasion,
Webmanagercenter est allé à la rencontre de cet homme sombre, droit, aimable et
surtout professionnel jusqu’au bout des ongles. Sa phrase favorite : ‘’Que
chacun fasse ce qu’il sait faire’’. Inutile de vous en dire plus… lisez
l’entretien ci-dessous.
Webmanagercenter:
Parlez-nous d’OCTOPUS®…
Jamil Kâaniche : OCTOPUS® est une agence conseil en publicité et
communication agréée fondée en novembre 1988. Avant cette date, j’étais
associé dans une agence, en l’occurrence la SNEP (Société Nouvelles d’Edition
et de Presse), qui regroupait à l’époque des compétences reconnues sur la
place en matière de publicité & sponsoring, notamment feu M. Khaled Babay,
et je gérais pour mon propre compte la première licence de Pierre Cardin®
Tunisie en matière de publicité par l’objet et les articles haut de gamme.
C’est donc après une expérience de quelques années que j’ai ouvert
l’agence OCTOPUS®, dont l’origine (déposée à
l’INNORPI) fait allusion à la diversité des départements que gère
l’entreprise. Dans le temps, et par l’intermédiaire de M.
Younes MANAÎ que je respecte énormément, j’avais contacté Jean-Claude DECAUX
pour étudier l’éventualité d’exploiter le marché tunisien de l’affichage
lumineux encore vierge; mais mon alternative n’avait pas abouti faute de
moyens et de budget pour les mairies qui n’étaient pas en mesure de financer
du mobilier urbain importé et trop onéreux pour leurs caisses.
C’est ainsi que j’ai lancé mon agence, et par la suite j’ai commencé à
fabriquer mes propres mobiliers urbains… Il faut préciser que
l’agence OCTOPUS® est la pionnière de l’affichage urbain lumineux en
Tunisie, ainsi les 5 premiers panneaux planimètres lumineux ont été
installés par la mairie de Sfax en plein centre-ville, en 1989.
Au fil des ans, nous nous sommes spécialisés en édition, en packaging, en
imprimerie petit et grand tirage pour le compte de
plusieurs entreprises au niveau régional ; l’événementiel, l’animation, le
merchandising, la signalétique et les enseignes lumineuses en série pour le
compte des plus grands groupes à l’international et pour atterrir,
aujourd’hui, dans le secteur de l’affichage urbain qui est devenu le cheval
de bataille de notre agence où on excelle –modestie mise à part-, parce
qu’on a une présence quasi-nationale, autrement dit sur les zones à très
fortes densité d’habitation tous pouvoirs d’achat confondu surtout par
l’acquisition du lot 4 de la mairie de Tunis qui est venu renforcer notre
position et asseoir notre réseau national.
Combien de panneaux compte aujourd’hui OCTOPUS® ?
A ce jour, nous disposons de plus de 1.300 faces tous formats confondus
conforment aux normes internationales, positionnés sur les axes les plus
stratégiques des grandes villes.
OCTOPUS® emploie combien de personnes ?
Aujourd’hui nous comptons une équipe d’une cinquantaine de personnes avec
les vacataires.
Votre agence a-t-elle des bureaux en dehors de Sfax ?
Nous disposons de trois agences, une à Sfax, une à Sousse et une à Tunis,
et nous desservons environ 80 mairies à travers toute la Tunisie avec un
positionnement dans les axes les plus stratégiques, dont le choix se fait généralement après étude géomarketing réalisée par
notre département technique.
Comment est-ce que le secteur de l’affichage est réglementé en Tunisie ?
A vrai dire, malgré l’existence de lois en la matière qui régissent le
secteur et malgré les échos de la nouvelle loi en cours d’approbation par la
Chambre des députés, il demeure quelques anomalies et incohérences à
clarifier, sachant qu’on n’est pas nombreux en matière d’affichage,
d’ailleurs tous membres du SAPA®, tout au plus une douzaine d’afficheurs, je
dirais même 6 potentiels, le reste étant des afficheurs spécialisés. Nous
aurions souhaité participer à l’élaboration de cette nouvelle loi en tant
que syndicat de professionnels avant son approbation pour éviter de retomber
dans les mêmes obstacles qui pénalisent le secteur et qui engendrent des
manques à gagner colossaux surtout pour les caisses des collectivités, en
bloquant toutes les autorisations de plus d’une année.
En tout cas, à partir de l’année prochaine, les choses devraient se
clarifier davantage je l’espère ; Et en ce qui nous concerne, une procédure
de certification et de mise à niveau sont en cours de réalisation afin de
répondre au mieux aux exigences de nos clients partenaires.
En dehors des entreprises connues qui ont leurs propres enseignes,
aujourd’hui beaucoup d’hommes d’affaires tunisiens sont associés et
partenaires à des multinationales ayant leurs chartes graphiques qu’ils sont
tenus de respecter en matière d’identité visuelle. D’ailleurs, il est
important de signaler que la Tunisie fait partie aujourd’hui des pays les
mieux positionnés en Méditerranée en matière d’affichage, justement parce
que professionnels et pouvoirs publics sont en train de structurer et de
réglementer le secteur.
Sans indiscrétion, combien de clients comptez-vous au jour d’aujourd’hui
?
Nous essayons d’être au service de tous les annonceurs de la place et
dans tous les secteurs d’activité, outre certains annonceurs qui négocient
les achats d’espaces directement (Orascom Tunisie ; Tunisie Télécom…) ; on
traite également beaucoup plus avec les agences médias (MINDSHARE®; UM7; MED
MEDIA ; GREY WORLD WIDE, etc.).
Est-ce que la concurrence est plutôt loyale que déloyale dans votre
secteur… ?
Je tiens d’abord à vous signaler que dans notre secteur il y a à boire et
à manger pour tout le monde ; pourquoi donc s’obstiner à tout avaler ?
On ne peut pas dire que la concurrence est loyale ou déloyale dans ce
secteur parce que nous travaillons à partir des appels d’offres lancés par
les mairies, et par conséquent c’est celui qui présente la meilleure offre
de prix qui l’emporte sans aucun doute, et les annonceurs ne font pas de
sentiments dans les affaires, votre panneau l’intéresse, il le prend.
«Business is business».
Soit ! Mais… ?
Heureusement que nous sommes convaincus qu’il n’y a pas lieu d’être sur la
terre dont la subsistance n’incombe qu’à DIEU …
Ecoutez, concernant les administrations publiques partout dans le monde,
leurs obsessions c’est de faire entrer de l’argent dans les caisses… normal,
l’agence qui donne la meilleure offre de prix sera automatiquement
sélectionnée ; c’est le prix qui importe, surtout qu’un appel d’offres est
toujours accompagné d’un cahier des charges qui fixe notamment la qualité
attendue…
Pour ce qui est des annonceurs, le temps des dupes est révolu, et
croyez-moi, au jour d’aujourd’hui ils sont dotés de cadres et spécialistes
en marketing, parmi les plus redoutables… et dorénavant, il n’y aura de la
place que pour les professionnels.