écembre 2008 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[23/12/2008 07:49:07] NEW YORK (AFP) Les perspectives économiques mondiales se sont encore assombries lundi, le Japon reconnaissant que sa situation “empirait”, alors que les places financières comme les prix du pétrole ont continué à piquer du nez.
La bourse de Shanghai a clôturé en baisse de 4,55% mardi, au lendemain de l’annonce d’une baisse des taux d’intérêts qui n’a pas suffi à renforcer la confiance des investisseurs, selon des courtiers. L’indice composite — regroupant des valeurs libellées en yuans et d’autres en dollars — a terminé à 1.897,225 points dans un volume d’échanges de 66,98 milliards de yuans (9,79 milliards de dollars).
L’indice avait déjà fini en baisse lundi, de 1,52%, alors qu’il avait progressé de 3,3% la semaine dernière, le marché s’attendant notamment à une annonce au cours du week-end d’une baisse des taux d’intérêt. L’annonce de la Banque centrale est intervenue lundi soir, mais la réduction de 27 points de base est plus faible que prévu par certains analystes qui ont souligné que son impact serait vraisemblablement limité.
Le gouvernement japonais a établi un diagnostic sombre de son économie, estimant dans son rapport mensuel que la situation “empirait”, les différents secteurs étant affectés par la détérioration de la conjoncture internationale. “Plusieurs facteurs négatifs pourraient rendre la récession plus profonde et plus longue”, s’est inquiété un responsable ministériel.
En parallèle, le ministère des Finances a annoncé un effondrement sans précédent des exportations du Japon en novembre et un deuxième déficit commercial d’affilée. Ajoutant à ce sombre tableau, le géant automobile Toyota, première entreprise du pays, a reconnu qu’il subirait l’an prochain la première perte d’exploitation de son histoire.
Toujours en Asie, le constructeur automobile sud-coréen Ssangyong Motor ne pourra honorer le paiement des salaires en décembre. Le versement, initialement prévu mercredi, a été reporté à une date non spécifiée. Dans ce contexte, le déblocage aux Etats-Unis de plus de 17 milliards de dollars pour General Motors et Chrysler, n’a pas suffi à ramener les Bourses mondiales en territoire positif.
A Wall Street, l’indice Dow Jones a perdu 0,69%. Paris a cédé 2,31%, Londres 0,88% et Francfort 1,23%. “Les valeurs de l’énergie, qui représentent une grande part des indices, ont été attaquées alors que les cours du pétrole baissaient, cela a affecté l’ensemble du marché”, a estimé Al Goldman, responsable de la stratégie chez Wachovia Securities à New York.
Le baril de brut a fini à New York sous les 40 dollars, sur un repli d’environ 5%.
“Les nouvelles continuent de suggérer que l’économie se dégrade rapidement et que la saison des achats pour les fêtes sera la plus mauvaise depuis des décennies”, a estimé l’analyste Frederic Dickson, de DA Davidson.
Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a tiré la sonnette d’alarme dimanche. Il a estimé que des plans de relance économique plus ambitieux devaient être mis en oeuvre, sans quoi les prévisions pour les mois à venir allaient devenir encore “plus sombres”.
“Je vois que des mesures ont été annoncées, mais j’ai peur que cela soit insuffisant”, a déclaré M. Strauss-Kahn, à la BBC radio Four.
Aux Etats-Unis, l’administration Bush a admis qu’elle allait laisser à celle de Barack Obama un déficit budgétaire considérable, en se gardant de se prononcer sur la possibilité qu’il dépasse les mille milliards de dollars. Selon la presse américaine, l’administration Obama plancherait sur un plan de relance de 850 milliards de dollars, ce qui en ferait le plus gros budget jamais mobilisé par Washington à l’exception de la seconde guerre mondiale.
Seule note plus optimiste quant à une sortie de crise, le point de vue du chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE) Jürgen Stark. Il estime dans un entretien à paraître mardi qu’une reprise progressive de l’économie pourrait démarrer à la fin 2009.
Il y a “des arguments plaidant pour une reprise graduelle à partir de la fin de l’an prochain”, a déclaré M. Stark au quotidien régional allemand Westdeutsche Allgemeine Zeitung.