[23/12/2008 18:30:05] RIO DE JANEIRO (AFP)
écembre 2008 à Rio de Janeiro (Photo : Antonio Scorza) |
Le Brésil a signé mardi d’importants contrats d’armement d’un montant de six milliards d’euros avec la France pour l’achat d’hélicoptères et de sous-marins, dans le cadre d’un partenariat stratégique entre les deux pays.
Le Brésil a signé l’achat de 50 hélicoptères de transport français EC-725 et de quatre sous-marins d’attaque Scorpène, et construira avec la coopération française un sous-marin à propulsion nucléaire, a constaté une journaliste de l’AFP.
Selon une source de la présidence française, le contrat sur les sous-marins représente un montant de 6,7 milliards d’euros dont 4,1 milliards pour la France, le reste allant à des entreprises brésiliennes.
Le contrat des hélicoptères se monte à 1,9 milliard d’euros pour les entreprises françaises, a indiqué la même source. En 2007, la France avait réalisé pour 5,7 milliards d’euros de ventes militaires.
Ces contrats s’accompagnent d’importants transferts de technologie qui doivent permettre au Brésil de développer à terme une industrie de défense de pointe.
Ils sont une concrétisation du partenariat stratégique signé par Nicolas Sarkozy et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, au deuxième jour de la visite du président français au Brésil.
Ce partenariat établit une coopération renforcée dans les domaines militaires, politiques, économique, spatial, sur la biodiversité ou encore la science.
“Aujourd’hui, la France est plus proche du Brésil, le Brésil est plus proche de la France”, a lancé Lula, lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Sarkozy.
Il a souligné le Brésil souhaite se “transformer en une grande nation du point de vue militaire, du point de vue économique, du point de vue technologique”.
Pour M. Sarkozy, “lorsque la France choisit de signer des accords de transfert technologique, de construction d’hélicoptères à partir du Brésil (…) nous avons conscience d’aider le Brésil à avoir un statut de puissance militaire au service de la paix”.
“Ce que nous allons faire avec les quatre sous-marins Scorpène et avec notre coopération technologique pour construire les coques des futurs sous-marins à propulsion nucléaire brésiliens, c’est une décision historique”, s’est félicité le président français.
Le Scorpène est un sous-marin d’attaque conventionnel, fabriqué par les chantiers français DCNS, en coopération avec l’industriel espagnol Navantia.
D’autre part, le gouvernement brésilien a acheté 50 hélicoptères EC-725 qui seront construits au Brésil par la société Helibras, détenue à hauteur de 45% par Eurocopter, filiale d’EADS, le géant européen de défense et d’aéronautique.
Il s’agit du plus grand contrat d’hélicoptères jamais signé en Amérique du sud, selon Eurocopter.
Les premiers appareils seront livrés à partir de 2010, selon la société.
La recherche d’une réponse concertée entre l’Europe et le Brésil à la crise économique mondiale a dominé la visite de deux jours de Nicolas Sarkozy à Rio, en tant que président en exercice de l’Union européenne et de chef de l’Etat français.
“Ce que souhaite la France, c’est de donner un contenu au partenariat stratégique qui permettra au Brésil et à la France de parler d’une même voix dans les rendez-vous internationaux” en 2009, a réitéré M. Sarkozy.
Les deux pays ont affiché leur volonté de préparer ensemble le prochain sommet du G20 qui réunira pays industrialisés et grands pays émergents en avril à Londres.
Nicolas Sarkozy a d’autre part confirmé qu’il resterait en vacances au Brésil jusqu’au 29 décembre avec la famille de sa femme Carla Bruni-Sarkozy, en dehors de Rio mais sans en dévoiler le lieu.