Le pétrole recule encore à New York, le marché ne croit pas en l’Opep

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[23/12/2008 21:21:41] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont fini en baisse mardi dans un marché peu animé, les investisseurs continuant de s’interroger sur les répercussions des abaissements de production de l’Opep et sur l’état de la demande de pétrole.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en février, nouveau contrat de référence, a fini à 38,98 dollars, en baisse de 93 cents par rapport à son cours de clôture de lundi (bien: lundi).

A Londres, le baril de Brent a terminé en baisse de 1,09 dollar à 40,36 dollars.

“Le marché attend de voir si l’Opep peut se conformer à sa dernière baisse de production afin de correspondre à une demande en berne dans un monde en crise économique”, a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole avait décidé le 17 décembre de réduire une nouvelle fois son offre, de 2,2 millions de barils par jour, affirmant ainsi sa volonté de mettre fin à la dégringolade des prix observée depuis la mi-juillet.

Mais le marché s’interroge sur deux points: la capacité de l’Opep à appliquer cette baisse de production, les membres ayant par le passé montré qu’ils ne respectaient pas forcément les nouveaux quotas, mais aussi la réactivité de l’organisation.

“Les discussions de l’Opep viennent toujours après les faits, le cartel ne fait que réagir a posteriori à la demande qui ralentit”, a observé Adam Sieminski, de Deutsche Bank.

“Pour que l’action de l’Opep soit efficace, il faut combiner une véritable discipline des pays membres (sur le respect des quotas, ndlr) et une amélioration de l’horizon économique”, a ajouté l’analyste.

Côté statistiques, les indicateurs américains publiés mardi ont confirmé la mauvaise santé de l’économie. Le marché immobilier américain s’est encore effondré en novembre, tandis que la Maison Blanche a dit mardi s’attendre à ce que le 4e trimestre de 2008 soit encore plus mauvais que le 3e.

Le produit intérieur brut américain a reculé de 0,5% en rythme annuel, selon une estimation définitive.

“Tout le monde attend de voir si les plans de relance mis en place dans le monde vont avoir un impact. Le plus gros problème du pétrole, ce sont les perspectives économiques et si on commence à voir des nouvelles positives sur l’économie, on devrait voir un mouvement positif pour les prix du pétrole”, a expliqué Adam Sieminski.

La publication des réserves hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis devrait animer un peu le marché mercredi. Depuis plusieurs semaines, la hausse des stocks a participé à la baisse des prix à New York, où les cours du light sweet crude sont inférieurs à ceux du Brent londonien.

Les analystes interrogés par l’agence Dow Jones Newswires s’attendent à une nouvelle hausse des stocks de brut pour la semaine terminée le 19 décembre, de l’ordre de 200.000 barils, ainsi qu’à une progression aussi des réserves d’essence (+1 million de barils).

En revanche les réserves de produits distillés, dont le fioul de chauffage et le diesel, sont attendues inchangées.

Les prix de l’essence ont subi une pression à la baisse en raison du froid qui s’est installé aux Etats-Unis, a souligné Andy Lipow, le froid décourageant les automobilistes de prendre leurs véhicules.