«Une circulaire de la Banque centrale de Tunisie, en date du
25 novembre 2008, appelle les banques de la place à équiper leurs sièges
sociaux, toutes leurs succursales et toutes leurs agences, de matériel de
vidéosurveillance». TBS a dernièrement publié cette info à travers
Webmanagercenter. Dorénavant, toutes les agences et leurs succursales devront
ainsi filmer les entrées et sorties tant au niveau des guichets, que de la
réception, bref tous les espaces ouverts au public, et 24h sur 24h.
Et pour cause. Si nous restons (très) loin des chiffres de la criminalité à
l’américaine, quelques hold-up retentissants ont contribué à mettre en avant la
nécessité d’un tel équipement. Certains actes de grand banditisme ont fait des
gorges chaudes sur la place publique. De quoi noircir davantage les pages de
faits divers de nos quotidiens. Intéressant de constater que la circulaire de la
BCT date ainsi du 25 novembre. Soit à peine cinq jours après la publication d’un
fait divers (Le Temps du 20 novembre). Deux malfrats ont été maîtrisés par une
équipe de sécurité, justement parce que les caméras de surveillance
enregistraient en direct les méfaits. Une efficacité qui s’est donc illustrée.
Autant de facteurs qui donneront à coup sûr un véritable coup de fouet à ce
qu’il faut désormais considérer comme une véritable industrie de la sécurité. En
2007, déjà, le marché de la sécurité et de la vidéosurveillance était estimé à
100 millions de dinars. Contre 21 millions de dinars en 1995. Une cinquantaine
de sociétés tentent de se faire une place au soleil. Une dizaine au maximum se
taillent la part du lion. Il s’agit notamment «TBS», «L’Ange Gardien», «Yakhdhane»,
et autres…
Vers la fin des années 70 du siècle dernier, l’une des toutes premières
entreprises de Tunisie de ce secteur ouvrait déjà ses portes : «Securitas». Une
entreprise qui installait des coffres-forts et des systèmes d’alarmes.
Aujourd’hui, l’offre est nettement plus riche.
Et la surveillance en question ne cible plus uniquement le grand banditisme.
Quelques chefs d’entreprise l’utilisent même pour surveiller leurs propres
employés, histoire «d’améliorer leur productivité». De quoi faire grincer des
dents du côté des syndicats… Il n’empêche. Un professionnel tunisien de la
surveillance a certifié que «sans caméras, les employés consacrent jusqu’à 70%
de leur temps au travail. Dans une entreprise équipée, ce taux grimpe jusqu’à
95%».
A noter toutefois que les sociétés dédiées à l’installation et à l’équipement
en vidéosurveillance ne s’adressent plus uniquement aux banques et autres
institutions importantes. Les professionnels attendent le grand boom auprès des
particuliers. Parce que la baisse des prix de l’électronique a aussi touché les
caméras, et autres moniteurs dédiés à la surveillance. A partir de 1.500 dinars,
tout Tunisien peut désormais équiper sa maison de l’équipement adéquat. Et c’est
même ce marché que les professionnels de la vidéosurveillance considèrent comme
étant le plus prometteur. Les richesses attirent les convoitises. Et les caméras
ont la réputation d’éloigner le mauvais oeil !