Slim Chaker, ancien responsable du projet Famex, serait-il l’un des derniers Mohicans ? Ces compétences qui sont légion en Tunisie et qui font profiter de leurs talents et de leurs expertises d’autres pays ? En tout cas ce n’est pas la première valeur tunisienne qui nous quitte. Quand bien même il s’agirait d’un partenaire dans le cadre de l’Accord d’Agadir et que c’est une énergie qui profiterait à l’ensemble, en ces temps de crise, particulièrement.
Lui, le diplômé des Grandes écoles françaises, qui a tenu à rentrer au bercail, parce que, disait-il, à l’époque, «je veux participer au développement du pays qui a investi dans ma formation, je me sens le devoir d’apporter ma petite contribution dans sa construction et son expansion économique», s’est résolu à partir en Jordanie. Nommé expert en exportation et consultant CEE, il concevra des programmes pour le développement de l’exportation pour le compte du Royaume hachémite.
Le destin de la Tunisie serait-il de susciter des vocations et développer des talents ? Lorsque l’on sait que les pays asiatiques font tout pour garder leurs cerveaux et exporter leurs mains-d’œuvre, on se pose des questions sur la facilité avec laquelle notre pays renonce à des compétences sensées le servir, lui en premier lieu puisque c’est lui qui a investi dans leur éducation et formation et qui en a fait des valeurs sûres reconnues à l’échelle internationale.
Générosité ? Mais qui ne sait pas que «charité bien ordonnée commence par soi-même » ?
Nous ne savons pas comment expliquer cette hémorragie des compétences tunisiennes qui ne tiennent pas longtemps le coup chez nous. Et pourtant, on ne peut pas prétendre qu’ils ne sont pas des patriotes, car ils reviennent la plupart du temps pleins d’espoirs et croyant dur comme fer qu’ils vont pouvoir apporter leur grain de sel pour l’essor du pays. La vérité serait-elle ailleurs ?
Si seulement on pouvait avoir des réponses convaincantes qui expliquent le départ de tous ces talents qui n’arrivent pas à s’épanouir suffisamment dans leur patrie pour choisir d’y rester.