éricain Bernard Madoff dans une rue de New York, le 17 décembre 2008 (Photo : Don Emmert) |
[30/12/2008 17:23:38] NEW YORK (AFP) Le financier Bernard Madoff, accusé d’une fraude gigantesque portant sur quelque 50 milliards de dollars, a jusqu’à mercredi pour remettre à la justice la liste de ses avoirs, aux Etats-Unis et à l’étranger, tandis que les tribunaux examinent plusieurs autres plaintes.
Cet inventaire a été requis par la SEC, le gendarme boursier américain qui a porté une plainte civile contre l’escroc, arrêté le 11 décembre dernier.
Le gouvernement américain a également entamé une action en justice sur le plan pénal contre Bernard Madoff, 70 ans, qui est en liberté sous la garantie d’une caution de 10 millions de dollars. Il est assigné à résidence 24 heures sur 24 à son domicile de Manhattan, a remis son passeport aux autorités et porte un bracelet électronique, tandis que sa femme a gagé des biens qu’elle possède à New York et en Floride.
Selon la requête de la SEC, la liste doit comprendre “comptes bancaires, investissements, intérêts financiers, prêts, lignes de crédit, propriétés réelles et personnelles”, où qu’elles se trouvent, incluant biens immobiliers, oeuvres d’art, véhicules automobiles, bijoux et autres valeurs “détenues ou contrôlées par Bernard Madoff”.
Mardi, le tribunal chargé de la liquidation des sociétés de M.Madoff a autorisé l’utilisation de 28 millions de dollars figurant sur l’un des comptes bancaires bloqués de l’homme d’affaires pour régler notamment les salaires des plus de cent personnes employées dans sa société de courtage, qui avait une activité légale.
Bernard Madoff est pour l’instant le seul accusé dans cette affaire, sur laquelle plusieurs enquêtes sont en cours.
Certaines victimes atteintes indirectement, parce qu’elles avaient confié leurs avoirs à des financiers qui se sont ensuite tournés vers Madoff, se sont également adressées aux tribunaux pour demander une extension de la protection des investisseurs par la SICP, une agence fédérale qui protège contre les fraudes boursières dans un nombre de cas limités.
La fraude Madoff a consisté à fournir pendant des décennies de faux comptes faisant ressortir d’importants profits à des dizaines d’investisseurs à travers le monde incluant notamment des banques, des grosses fortunes, des universités ou des organisations caritatives.
Connue sous le nom de “schéma de Ponzi”, cette fraude a déjà entraîné le suicide à New York la semaine de Noël d’un financier français, Thierry de la Villehuchet, qui avait exposé ses clients aux investissements Madoff à hauteur de 1,3 milliard de dollars.